0 4 minutes 3 semaines

L’Alliance des Etats du Sahel (AES) vient d’annoncer la création d’une force unifiée de 5.000 soldats pour lutter contre le terrorisme. La bannière commune devrait être gage d’efficacité et de renforcement d’une alliance qui s’inscrit dans la durée.

Alors que certains pays de la Cedeao semblent mettre de l’eau dans le vin de leur boycott des juntes ouest-africaines, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) continue de se déployer, avec le volontarisme guerrier qui caractérise ses dirigeants en treillis. Le 21 janvier, lors d’une interview à la télévision publique, le ministre nigérien de la Défense annonçait la création d’une « force unifiée » de la confédération, une sorte d’armée commune d’un « effectif de 5.000 hommes ».

Et Salifou Mody d’exprimer sa satisfaction. Les forces de « l’espace commun » peuvent « désormais intervenir ensemble ». En plus d’un système de coordination, le personnel spécifique de ce bataillon sous bannière AES sera doté de moyens propres, aériens, terrestres et de renseignement.

Les ramifications de l’AES

Ne pas soumettre l’amplitude géographique des interventions militaires nationales aux carcans des frontières était une évidence, tant les différents groupes djihadistes liés à Al-Qaïda ou à ‘Etat islamique pratiquent une sorte de guérilla furtive, notamment dans la zone particulièrement endeuillée des trois frontières. Après quelques droits de poursuite transfrontalière accordés et des opérations ponctuelles conjointes, il était temps, selon le ministre nigérien, de « mutualiser les efforts ».

Même si le général Mody évoque un processus « nouveau » et « original », la combinaison des stratégies des pays ciblés par les terroristes était déjà la vocation du G3 Sahel, le cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale qui réunissait la mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Ce nouveau G3 Sahel, confirmé par le gouvernement nigérien, revendique surtout une émancipation du surplomb de la France et une parfaite osmose des hiérarchies militaires.

Avec des points communs en matière de trajectoire politique et de localisation géographique, le Tchad sera-t-il un jour associé à cette nouvelle version de la coopération sécuritaire sahélienne ? La force unifiée des trois pays de l’AES serait en tout cas « pratiquement prête ». L’opérationnalité ne serait qu’une « question de semaines ». Aux observateurs qui s’étonnent que la montée en puissance des trois armées nationales soit toujours attendue, les juntes affirment que des uissances impérialistes ont dopé les terroristes, mais que ceux-ci en seraient à leurs ultimes sursauts.

Si les putschistes de 2020, 2022 et 2023 s’affichaient comme presque exclusivement concernés par les questions sécuritaires, il apparaît que l’AES tente, aujourd’hui, de planter profondément ses fondations dans les terreaux administratifs, communicationnels ou encore économiques. Les chantiers des passeports communs ,des banques transnationales ou des médias conjoints élargissent tout autant le champ d’action des régimes militaires qui esquissent leur manifeste désir de ne plus programmer rapidement leurs départs respectifs du pouvoir…

MSN

@macite.tg        

E-mail : maciteinfo@gmail.com; bawela1@gmail.com

Pour vos annonces, (publi)reportages, etc., joignez-nous au (00228)91515309/79872224 www.macite.tg, L’information, la bonne !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *