
Les résultats provisoires des élections législatives et régionales sont connus. Sur les 113 sièges à pourvoir, l’ensemble de l’opposition n’en recueille que cinq (05). Une déculottée sans précédent pour ceux qui avaient boycotté le scrutin de 2018 et qui comptaient redorer leur blason lors de cette dernière échéance électorale.
Fabre, Adjamagbo, Apévon, Gogué n’ont vu que du feu. Ils peuvent au moins se frapper la poitrine comme des gorilles en rut qu’ils ont pu au moins arracher un ou deux sièges dans cette bataille où le parti au pouvoir a fait du ‘’massacre électoral’’. Ils auront raison face à leur ami des autres partis comme le Car, Uds de l’Alliance Ensemble et bien d’autres qui, eux, n’ont simplement pas existé.
A la fin de la course donc, Fabre, Adjamagbo et Apévon seront ‘’solo’’ à la nouvelle Assemblée nationale, tandis que Addi sera en couple. On prie que les recours annoncés par l’opposition puissent porter leur fruit pour que le nombre des opposants à l’Assemblée nationale soit un peu conséquent. Autrement….

Jean-Pierre Fabre et l’Anc, tombés de haut…
L’alerte a été donné en 2020 avec le minable score réalisé par Jean-Pierre Fabre et son Alliance nationale pour le changement (Anc), qui, après le coup de poignard dans le dos de son mentor Gilchrist Olympio qui dirigeait alors l’Ufc, a bénéficié de l’aura de ce dernier et certainement de ses faux pas pour se positionner comme le leader incontesté de l’opposition. Au fil des élections législatives et présidentielle, on sentait que le capital confiance de la population togolaise s’effritait pour aboutir au 4% de Février 2020.
Au lieu de se remettre en question, le bouc émissaire était tout trouvé : Mgr Kpodzro et sa dynamique qui auraient été à la base de la débâcle de 2020. Aveuglés par la haine, Jean pierre Fabre et son Anc étaient incapables d’appréhender le comportement des Togolais, qui, progressivement, a évolué au fil de la vie politique du pays. Ils croyaient qu’ils étaient encore les ‘’chouchous’’ des Togolais et que ces derniers allaient les remettre en selles lors de ces législatives. Ils viennent de tomber de haut. Un (1) et un (1) seul élu, Jean Pierre Fabre, sur la pléiade des candidats proposés dans presque toutes les circonscriptions électorales du pays. C’est la bérézina pour faire court.
La gifle était si magistrale que Jean Pierre semble être sonné. Pour être honnête, il est vraiment sonné et voit des étoiles. Il reprendra ses esprits dans quelques jours. Il parait qu’il ne sait pas encore s’il ira siéger. Conseillez-lui d’y aller. Il sera utile pour la nation car en tant que député, il aura son mot à dire dans cette nouvelle Assemblée nationale où les représentants du peuple auront fort à faire avec le gouvernement, fut-il seul. L’échéance des municipales n’est plis loin. Avec ce que nous venons de vivre pour, il n’est pas sûr que Jean pierre se maintienne à la tête de la commune Golfe 4. Il est donc judicieux pour lui, de sécuriser sa carrière politique. Autrement, ce sera la fin pour lui et ses amis de l’Anc…

La fin d’une époque ?
Ils sont 4 de l’opposition à pouvoir tirer leur épingle du jeu lors de ces législatives. Jean Pierre Fabre, Kafui Adjamagbo, Dodzi Apévon et Aimé Gogué. Ce sont des visages connus des Togolais depuis plus de 30 ans. On peut le dire sans se tromper, ce sont les derniers de l’ère des années 90, ceux qui ont connu le 05 Octobre, la conférence nationale, les premières victoires législatives de l’opposition, le gouvernement de transition et bien d’autres évènements majeurs que le Togo a connus, avec des fortunes diverses. Trente ans plus tard, les voilà, une fois encore, au-devant de la scène pour un dernier tour du spectacle, certainement. Les derniers des Mohicans ? Assurément.
S’ils les quatre siègent, ils feront donc un peu plus 6 ans au parlement. Il n’est pas sûr qu’après cette législature, ils soient en mesure d’être de renouveler l’exploit. Et ce sera donc la fin d’une époque. Mais le hic, c’est désert qu’ils laissent derrière eux.
Le Professeur Aimé Gogué dit avoir passé la main à la nouvelle génération. Mais comme on peut le constater, rien n’est acquis pour AddiI. L’après Aimé Gogué risque d’être compliqué. Le Car, l’Uds, le Mcd, la Cpp, ont la tête sous l’eau. La Cdpa sous la bannière de la Dynamique de la Majorité du Peuple (Dmp), l’Anc et dans une moindre mesure les Fdr sont en sursis.
Pour le reste des partis de l’opposition qui s’agitent peu ou prou sur la scène politique togolaise, ces élections législatives ont sonné leur glas. Aucune issue, ils vont tout simplement mourir de leur belle mort.
Quid de l’Ufc, du Net, du Pdp et autre Mrc…
L’autre curiosité de ces législatives, c’est le zéro pointé des partis de l’opposition parlementaire. Aucun d’entre eux n’a réussi à reprendre, ne serait-ce qu’un siège. On aurait pensé que Séna Alipui prenne un siège dans l’Ogou.

En compétition avec Unir, le parti à la Colombe a été sans pitié en raflant les 4 sièges dans l’Ogou. Même sort pour Gerry Taama, leader du Net dans l’Est Mono. Innocent Kagbara n’a pas existé dans le Dankpen avec un score en ré mineur. Quant à Kaboua Abass du Mrc, il ne doit pas être surpris d’être éconduit par les populations de Danyi.
Pour tous ces partis, on subodore qu’après la gueule de bois, le réveil va être terrible. D’ailleurs jusqu’à date, aucun d’entre eux ne s’est prononcé sur les résultats provisoires. Il va falloir de l’abnégation pour les présidents pour que leur parti ne plonge définitivement dans l’abîme, englué comme ils le sont, dans leurs querelles internes (Ufc et le Net). Le crépuscule n’est pas loin.
(In LE MEDIUM n°604 du 07 au 13 Mai 2024)
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