
Plus rien ne va à l’Alliance nationale pour le changement (ANC), parti de l’opposition togolaise. Dépassé par des diktats du président national, Jean-Pierre Fabre, qu’ils subissent depuis plusieurs années par respect et soumission à l’autorité, certains membres, pas des moindre, de ce parti de l’opposition radicale ont décidé de tenir tête au président national, et rompre ainsi avec cette soumission suicidaire.
Ce qui choque le plus la majorité des membres du parti Orange, c’est cette manière hypocrite qu’a le bureau du parti d’empêcher d’autres acteurs de participer à des élections ou à occuper des postes électifs ou nominatifs pour la cause nationale. Et pourtant, le président national continue, pour sa part, de jouir allègrement de ces avantages. Président incontestable depuis la création du parti en 2010, Jean-Pierre Fabre a profité des privilèges au côté du parti au pouvoir en tant que député, chef de file de l’opposition et aujourd’hui maire du Golfe 4 au nom de l’ANC.
Cependant, tous ceux qui, à part Jean-Pierre Fabre, voudraient aussi aujourd’hui apporter leur pierre à l’édifice aux côtés des autres force vives de la nation, sont combattus, traités de vendus et menacés d’exclusion. La charité bien ordonnée commençant par soi, si tel est que le parti orange veut rompre avec toute participation élective ou collaboration à la gestion de la cité, la cohérence et l’impartialité voudrait que l’ANC oblige le métis de Kodjoviakopé à donner un bon exemple en démissionnant de la tête de la mairie golfe 4. Mais hélas, à l’ANC, selon Robert Olympio, c’est le narcissisme qui règne. « Chez nous, c’est le narcissisme. C’est-à-dire, moi je sais tout. Ce que je dis, c’est ce qu’on doit faire ».

En effet, faisant fi de la proposition de certains membres surtout leur volonté de participer aux élections sénatoriales prochaines, Jean-Pi et son bureau ont, purement et simplement, annoncé le boycott du parti à ce scrutin sans compter sur l’éveil des consciences de leurs militants en vogue depuis quelques années.
En politicien responsable et conséquent, deux membres influents du parti n’entendent donc pas suivre les consignes de leur président pour qui, aucun membre de son parti ne doit participer à l’élection sénatoriale du 15 février prochain.
Il s’agit des sieurs Robert Olympio pour la Région Maritime et Dzidzoko Konou pour la Région des Plateaux, qui ont su briser le mythe Jean-Pierre Fabre et défier le parti pour présenter leurs candidatures à titre d’indépendants.
Robert, dans une récente sortie médiatique a critiqué la posture actuelle de l’ANC, notamment son refus de participer aux sénatoriales sous prétexte que la Ve République n’est pas encore pleinement effective.
Les candidatures des deux Conseillers régionaux de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) sonnent comme des camouflets pour ce leader en perte de vitesse. Cela pose surtout la question sur le malaise béant au sein de ce parti, qui se considérait, il y a quelques années encore, comme le nombril du monde.
Et c’est le désarroi total à l’ANC. A malin, malin et demi. Jean-Pierre Fabre n’aura ses yeux que pour pleurer. Ses consignes sont restées lettres mortes. Le septuagénaire, Robert Olympio, Membre fondateur de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Conseiller national à l’organisation du parti, n’entend plus être une marionnette pour Jean-Pierre Fabre qui lui, préparerait avec zèle et acharnement, les élections communales tout en espérant garder son fauteuil de Maire Golfe 4.

A écouter Robert Olympio, hostile au boycott, la stratégie du boycottage des élections est contre-productive et a beaucoup coûté à son parti ANC. Il cite en particulier le boycott des législatives de 2018, qu’il considère comme une « faute politique grave » ayant privé le parti de précieuses opportunités politiques. « La lutte politique menée depuis des décennies n’a donné aucun résultat tangible. Pendant ce temps, le peuple togolais est fatigué et a exprimé son ras-le-bol lors des dernières échéances électorales », a-t-il souligné.
« En 2018, au bureau national de l’ANC, je suis le seul à dire qu’on doit aller aux élections (législatives de cette année-là, ndlr). Chaque fois que nous nous abstenons d’y aller, les conséquences ne sont pas aussi favorables pour l’opposition… », ajoute-t-il.
En attendant une probable réaction du parti, Robert Olympio exhorte les dirigeants et les membres de l’ANC à mettre fin à la politique de boycott et prendre part à chaque élection. « Changeons de stratégie ! Comment pensez-vous que du côté de l’opposition, nous avons 80% de l’électorat et qu’on nous gagne avec 15% de l’électorat du parti au pouvoir ? C’est que le peuple (nous) a également censurés. Le peuple ne veut plus de ce système et, il faut changer de stratégie. Il le faut, c’est le moment de changer de stratégie, d’aller voir… allons-y, essayons de l’intérieur de refaire les choses ». Ainsi affirme-t-il, « Nous sommes tous des Togolais et avons le devoir de contribuer à la construction de notre pays. Que ce soit au pouvoir ou dans l’opposition, nous devons collaborer pour avancer ».
Concernant sa participation aux élections sénatoriales, Robert Olympio rejette les accusations de rébellion. Il affirme que son engagement est guidé par une conviction personnelle et un rejet de l’immobilisme qu’il attribue à la direction actuelle du parti.
« Exclu ou pas, cela m’importe peu. Je mène mon combat et je reste fidèle à mes convictions. La politique est avant tout une question de principes. Si je ne suis pas convaincu, je quitte ou je m’affirme », a-t-il déclaré. « Nous ne sommes pas de simples exécutants. Nous sommes des partenaires, des collègues, et nous méritons le respect », a-t-il conclu.

En prenant leurs distances vis-à-vis du parti et des desiderata de son président , Robert Olympio et Dzidzokou Konou rejoignent une douzaine de cadres du parti dans cette posture. Il s’agit notamment de Lucien Hounkanli (ex-membre de la Section ANC-United Kingdom); Augustin Mensah (ex-membre de la Sous-section ANC-lle de France); Augustin Glokpan (ex-membre de la Sous-section ANC-Ile de France); Joeffery Nyaye (ex-membre de la Section ANC-United Kingdom); Victor Tossou (ex-membre de la Section ANC-Allemagne); Tevi Nathaniel Lawson (ex-membre de la Sous-section ANC-Ile de France); Gbati Zoumaro (ex-membre de la Section ANC-Benelux); Ouro-Akpo Tchagnaou (2e secrétaire général adjoint dans le bureau exécutif); Apekey Assehouwokan (fédération ANC de Vo 4); Moumouni Mouthawakilou (fédération d’Agoènivé 4); Sedo Komla Mathias (fédération ANC Adétikopé); Jean Jacques Folly Téko (représentant de l’ANC auprès de la CENI); Joseph Koamy Gomado (cadre influent de l’ANC à Bè).
Ces derniers expriment ainsi par leur désobéissance des directives de l’équipe dirigeante leur mécontentement à la gestion « dictatoriale » du parti présidé par Jean-Pierre Fabre. En décembre 2024, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a exigé la démission de son représentant à la CENI, Jean Jacques Folly Téko. Une démission qui, manifestement, ne fait ni chaud ni froid à M. Téko qui, à l’heure où nous mettons sous presse, est et demeure membre de la CENI. Nommé ministre du développement et de l’aménagement du territoire du gouvernement Victoire Tomegah-Dogbé II contre l’idéologie du parti orange, Joseph Koamy Gomado cadre important de l’ANC, maire du Golfe 1, a été exclu définitivement de l’ANC. Une décision balayée du revers de la main par le ministre, qui place l’intérêt national au-dessus de tout. « Le plus important pour moi c’est de travailler pour le développement de mon pays », a-t-il répondu aux agitations du parti.
L’ANC prendra-t-elle des décisions d’exclusion contre les deux Conseillers régionaux, qui démontrent qu’ils sont désormais fatigués de Fabre et de ses manières de gérer le parti à l’image d’un chef canton ?
Depuis le refus de Jean Jacques Têko de quitter la CENI et la publication de la liste provisoire des candidatés des sénateurs sur laquelle se retrouvent les deux Conseillers régionaux, l’opinion nationale et internationale attendent en vain de l’ANC des notes habituelles d’exclusion des dissidents. Connaissant la promptitude avec laquelle les dignitaires de ce parti agissent souvent dans de pareils cas, beaucoup s’étonnent et s’interrogent sur le silence qui prévaut actuellement à l’ANC.
S’agirait-il d’une prise de conscience du bureau national ou c’est le déclin du narcissisme de Jean-Pierre Fabre ? L’avenir nous dira davantage.

Pour l’heure, à ces dissidents en attente de connaître leur sort, s’ajoute l’adhésion suppléante de M. Agbéko Akladé dans le bureau du conseil régional de Maritime.
Bien que déclarée en retrait du processus électoral à ses débuts, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) obtient une place dans le bureau du conseil régional Maritime avec l’élection de M. Agbéko Akladé, candidat déclaré du parti ANC. Un énième désaveu des consignes et injonctions des dirigeants de l’ANC qui confirme le profond malaise qui gangrène le parti. Cette situation rappelle l’afront mené par Fo Pi du temps il était le lieutenant de Gilchrist Olympio, avec le parti Détia. Et la suite, tout le monde la connait.
Daniel A. (In CHRONIQUE DE LA SEMAINE °731 du 23 Janvier 2025)
E-mail : maciteinfo@gmail.com; bawela1@gmail.com
Pour vos annonces, (publi)reportages, etc., joignez-nous au (00228)91515309/79872224 www.macite.tg, L’information, la bonne !