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Les écosystèmes de la mangrove du système lagunaire du Sud- Est du Togo ont été dégradés fortement. Ils sont détruits par les coupes répétitives des espèces par les populations riveraines, entraînant aussi la disparition des ressources halieutiques.

La superficie de la mangrove au Togo est estimée de nos jours à 738 hectares. Il y a une trentaine d’années, elles occupaient environ 2 600 ha.

Selon Mongola Bleza, Directeur régional de l’environnement et des ressources forestières de la région maritime, cette réduction drastique des superficies est liée aux effets du changement climatique, mais aussi, et surtout, à des activités humaines.

« Le vrai constat est là. Les mangroves sont coupées pour le bois énergie, pour le bois.de chauffe et les charbons de bois dans la zone. La plupart des populations riveraines de ces écosystèmes sont en train d’utiliser ces bois parce qu’elles n’ont pas d’autres ressources. Si elles ont des moyens suffisants pour pouvoir s’octroyer d’autres sources d’énergie, elles vont réduire la coupe de ces mangroves », dit-il.

On indique que la participation des femmes à cette dégradation environnementale n’est pas négligeable. Des actions sont mises en œuvre pour promouvoir leur autonomisation afin qu’elles participent à la restauration des mangroves et des espèces aquatiques.

Depuis 2023, un projet initié par l’Institut Africain pour le Développement Économique et Social-Centre africain de Formation, implique les femmes de 4 communes au Sud-Est du pays, à la restauration et protection de la mangrove. Il s’agit de Lacs 1, Lacs 2, Lacs 4 et Vo 2.

Selon Sélome Adoussi Houétognon, Directrice d’Inades-Formation Togo, il s’agit essentiellement de faire en sorte que les femmes puissent comprendre qu’elles sont des actrices et que leur point de vue, leurs actions soient valorisées dans tout ce qui est mené pour la protection de la mangrove et dans la zone du projet.

« Le projet va également travailler à renforcer également les activités économiques des femmes et les actions qui vont promouvoir le développement des alternatives énergétiques, notamment, l’utilisation de l’énergie solaire et les foyers améliorés, pour qu’elles puissent réduire leur pression sur les ressources naturelles, notamment la mangrove », fait-elle savoir.

L’analyse faite par Inades-Formation, indique que lorsque l’on considère les questions climatiques et environnementales, on ne sent pas effectivement la place des jeunes et des femmes dans les instances de décision, alors que les femmes sont des actrices dont les actions ont un impact sur l’environnement. Mais en même temps, elles sont des actrices importantes qui peuvent jouer un grand rôle dans la préservation de l’environnement, dans les actions de restauration. « Malheureusement, on ne les retrouve pas au niveau des instances de décision, que ce soit au niveau local ou au niveau national, on ne les retrouve pas suffisamment. Et lorsque nous examinons les effets des changements climatiques sur les populations, ces effets impactent davantage les couches vulnérables », se désole la directrice Inades-Formation.

La dégradation de la mangrove dans le milieu a causé beaucoup de tort aux femmes. Fernande Agbokpa, mareyeuse du village d’Agokpamé dans la commune des Lacs 2 en a souffert. Pour elle, le projet a beaucoup d’importance pour nous les femmes. Elle promet de s’investir pour la réussite du projet.

« Moi par exemple, je viens d’Agokpamé. Il y avait beaucoup de poissons. Maintenant, il n’y a plus de poissons comme avant. Nous pouvons profiter de cette occasion pour entretenir le projet que les gens ont apporté pour pouvoir bénéficier des avantages du projet. Moi personnellement, je peux mobiliser les habitants d’Agokpamé à participer massivement pour que le projet puisse réussir », indique-t-elle.

Au ministère de l’environnement et des ressources forestières, on salue l’implication des femmes dans l’exécution du projet, grâce à leur autonomisation. « Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est de voir que, non seulement des actions de restauration et de reboisement seront mises en œuvre, mais un accent est mis sur l’autonomisation de ces femmes. Vous savez, quand vous sortez une femme de la pauvreté, c’est toute une famille que vous êtes en train de sortir de la pauvreté », reconnait-on.

10 500 femmes, jeunes et des personnes handicapées seront directement impactés par le projet  »Action Climatique Féministe en Afrique de l’Ouest (Acf-Ao) » sur une période de trois (03) ans. C’est en lien le Programme d’Appui à la Transition Agroécologique et au Renforcement de la Résilience aux Changements Climatiques (Patarrc).

(In Le Médium n°598 du 02 au 08 Avril 2024)

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