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Dans un audio, l’ancien dictateur gambien annonce qu’il a l’intention de revenir au pays pour gérer la formation politique qu’il a créée. Manifestement combatif, Yahya Jammeh n’élude pas le risque important qu’il y soit jugé.

Le toujours fantasque Yaya Jammeh est-il en train de bluffer, pour galvaniser ses partisans, ou est-il aussi naïf qu’un Moussa Dadis Camara revenu dans un pays natal qui ne lui promettait que les affres de la justice ? C’est dans un récent message audio d’une trentaine de minutes que l’ex-dictateur gambien a déclaré vouloir « revenir » dans son pays, « que cela plaise ou pas, par la grâce d’Allah ». Il entend notamment y poursuivre son parcours politique, à l’intérieur de la formation qu’il a fondée en 1996, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC).

« J’ai décidé aujourd’hui de reprendre la tête de mon parti et de ne plus la confier à personne », précise-t-il dans son message manifestement destiné à ses partisans. Depuis son départ forcé le 21 janvier 2017, après 23 ans de pouvoir autoritaire et après avoir tenté de refuser sa défaite à l’élection présidentielle de 2016, l’ombre du presque sexagénaire a continué de planer sur la politique gambienne.

Perspective de procès

Le timing de cette intervention semble hasardeux, la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ayant apporté un récent soutien à la création d’un tribunal spécial dont il était question depuis des années, notamment après la création d’une Commission gambienne vérité, réconciliation et réparations, en 2022.

Après avoir documenté les atrocités de l’ère Jammeh – mais aussi une tentative de coup d’État antérieure à la prise de pouvoir de l’ancien dictateur –, ladite structure avait recommandé de poursuivre 70 personnes, à commencer par Yahya Jammeh et ses escadrons de la mort, le commando des Jugulars.

En cas de procès, devraient être reprochés des faits de torture d’opposants et de journalistes, d’exécutions extra-judiciaires, de détentions arbitraires, de disparitions forcées et même de trois viols qui auraient été commis par le chef de l’État lui-même. Seront notamment jugés l’assinat du journaliste Deyda Hydara, en 2004, et la mort en détention de l’opposant Solo Sandeg, en 2016.

Présidentielle en 2026

Naïveté ? Comme il le précise dans son audio, Yahya Jammeh n’occulte pas les procédures enclenchées contre lui et ses partisans : « le jour de notre rendez-vous approche » et « que ceux qui menacent de me mettre en prison attendent que j’arrive. Le jour où il faudra rendre des comptes approche, et ce jour-là, on règlera les comptes ». Il ajoute « vous pensez que j’ai peur de comparaître devant la justice ? Par la grâce d’Allah le tout puissant, je vais revenir, que ça leur plaise ou non. » Ce n’est pourtant pas la première fois que l’ancien dictateur annonce son retour au pays. Peut-être parce qu’il n’existe aucun accord d’extradition entre la Guinée équatoriale et la Gambie.

Depuis sa chute, l’ancien président réside en exil dans le pays de Teadoro Obiang Nguema Mbasogo. La prochaine élection présidentielle gambienne doit se tenir en 2026. Le 21 janvier dernier, la formation politique au pouvoir, le Parti Populaire National (NPP), adhérait au choix de l’actuel chef de l’État et secrétaire général du parti, Adama Barrow – tombeur de Jammeh – d’être de nouveau son porte-drapeau.

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