
L’accès aux soins de santé est l’un des défis auxquels sont confrontées les populations rurales. Dans ces zones, la distance et l’absence d’infrastructures appropriées constituent un obstacle pour des milliers de familles. Connaissant cette réalité, le gouvernement a inscrit des projets sanitaires dans sa Feuille de route, avec pour objectif de rapprocher les services de santé des populations.
Au cours de 5 cinq dernières années, l’accent a été mis sur deux mécanismes : le transport obstétrical et les cliniques mobiles. Ces initiatives apparaissent aujourd’hui comme des leviers déterminants dans l’amélioration de la couverture sanitaire universelle.
Des vies sauvées
De nombreuses femmes en milieu rural perdaient encore la vie faute d’une prise en charge rapide lors de l’accouchement ou de complications liées à la grossesse. Selon les chiffres disponibles, une part importante des décès maternels recensés au Togo est liée aux retards d’acheminement et aux difficultés d’accès aux soins, ces retards s’inscrivant dans le cadre des facteurs évitables qui pèsent sur la mortalité maternelle.

Pour répondre à ce problème, le gouvernement a mis en place un dispositif d’urgence sanitaire composé de motos-ambulances et d’ambulances rurales. Entre juillet 2020 et juin 2023, ce programme a permis de transporter 2.926 femmes enceintes ou en post-partum dans les districts de Bassar, Dankpen, Kéran et Binah.
Grâce à cette initiative, le taux de couverture des cas obstétricaux compliqués est passé de 18 % en 2020 à 66,5 % en 2022. En moyenne, chaque patiente parcourait 13,7 km pour atteindre un centre de santé de proximité et près de 50 km pour rejoindre un hôpital de district. Ce service, disponible 24 heures sur 24 et gratuit pour les bénéficiaires, a contribué à réduire considérablement la mortalité maternelle et néonatale.
Les cliniques mobiles, une autre réponse aux inégalités
C’est l’autre innovation. Initiées en février 2019 dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), les cliniques mobiles ont pris une dimension plus importante dans la mise en œuvre de la Feuille de route gouvernementale 2020-2025.

Ces unités itinérantes, équipées de laboratoires, de pharmacies et de matériels médicaux modernes, offrent gratuitement des services de santé de base aux localités éloignées, parfois situées à plus de dix kilomètres d’un centre de santé.
En 2020, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a renforcé le dispositif en offrant 3 cliniques mobiles supplémentaires. Auparavant, 5 cliniques mobiles ont été déployées, soit une par région, permettant de couvrir près de 2.700 villages, ce qui devrait permettre de toucher environ 2,5 millions de bénéficiaires potentiels. Leur capacité annuelle est estimée à 276.000 consultations.
Des horizons plus prometteurs
Les ambitions des pouvoirs publics vont bien au-delà. Il est prévu, dans les prochaines années, la mise en circulation de 25 cliniques mobiles, soit 5 par région, avec des unités spécialisées en ophtalmologie et en dentisterie.

L’objectif est bien défini : réduire les inégalités persistantes entre les zones urbaines et rurales et assurer une meilleure équité dans l’accès aux soins. Alors que la Feuille de route 2020-2025 arrive à son terme, un nouveau programme d’investissement public sanitaire pour la période 2026-2028 est en préparation. Celui-ci prévoit de renforcer les infrastructures, d’équiper davantage de centres de santé et d’étendre les dispositifs de transport obstétrical ainsi que les cliniques mobiles.
Omar A.
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