
Après l’USAID, le Millennium Challenge Corporation (MCC), institution publique américaine d’aide au développement, a vu le 23 avril dernier son sort scellé par le président américain, Donald Trump. D’après des propos rapportés à l’issue de la réunion des salariés du MCC, le responsable dudit programme a laissé entendre que l’on « s’acheminait vers une fermeture ». Ce qui mettrait ainsi fin à l’ensemble des programmes.
Tout a commencé par la volonté manifeste de la Commission pour l’efficacité gouvernementale (DOGE, Department of Government Efficiency), le ministère dirigé par Elom Musk, de réduire drastiquement le nombre de salariés du Millenium Challenge Corporation (MCC). Et l’administration Trump n’a eu qu’à matérialiser, le 23 avril dernier, ce vœu par la mise sous éteignoir de cette agence américaine chargée de financer des projets de développement à l’étranger, dont l’Afrique notamment.

Alors que des pays comme le Sénégal, la Zambie ou la Côte d’Ivoire voire le Népal où des projets d’envergure sont en cours d’exécution, ces pays ne pourront malheureusement pas les achever. Ils devront désormais chercher d’autres investisseurs pour parachever ces œuvres aux lourds investissements, dictés par des mains liées depuis Washington.
Même si des tractations de couloir avec le bureau d’Elom Musk, sont en cours pour obtenir une extension pour certains de ces pays, il va sans dire que le MCC n’était en réalité que le bras armé des officines occultes qui, depuis Washington, étendait un certain contre-poids contre l’influence de la Chine en Afrique, notamment. Et c’est justement ces officines qui dictaient la conduite à ternir pour les pays bénéficiaires.

…La sage décision des autorités togolaises
Alors que le Togo a satisfait à plusieurs indicateurs clés du tableau de scores du MCC, grâce à des réformes courageuses dans plusieurs domaines, comme la bonne gouvernance, la transparence économique, la lutte contre la corruption, le respect des droits civiques, … Lomé a été éligible au programme Compact, qui devrait induire une subvention à long terme de la part du MCC. Nonobstant les scores encourageants, le partenaire du Togo rechignait à prendre en compte une des problématiques majeures dans la mise en œuvre du Compact, qui est l’effet induit de la situation sécuritaire à l’extrême nord du pays, notamment dans la région des Savanes.
Comment comprendre qu’un programme porté par un si grand pays dit de démocratie, ne puisse pas prendre en compte, mieux internaliser dans la mise en œuvre d’un programme, une région (les Savanes) affectée par un sujet d’actualité récurrente, l’insécurité et le ‘’djihadisme’’ ?
Face à cette mésentente, les autorités togolaises, qui étaient ferme sur leur décision, avaient jugé utile de prendre du recule pour mieux apprécier la situation. C’est ainsi que par correspondance en date du 17 décembre 2024 adressée au PDG du MCC, Alice Albright, les autorités togolaises demandaient une suspension, pour une période de 3 à 6 mois, du processus pour l’accès au programme Compact du Millénium Challenge Corporation (MCC).

Chemin faisant, avant même que le délai n’arrive à terme, l’administration Trump via le Department of Government Efficiency (DOGE) a décidé de faire le ménage, confortant ainsi la décision du Togo de tourner le dos à un système taillé sur mesure pour tenir en lest certains pays. Pendant que certains pays de la sous-région devront s’en remettre à l’issue de moult négociation avec le DOGE pour espérer une rallonge, le Togo qui a pourtant réalisé des scores assez élogieux, mais qui n’a jamais accédé au Treshold, poursuit sa marche vers des lendemains meilleurs…
Créée en 2004 par le président républicain George W. Bush, l’institution américaine a déjà investi 17 milliards de dollars dans divers projets.
Mabé B.
E-mail : maciteinfo@gmail.com; bawela1@gmail.com
Pour vos annonces, (publi)reportages, etc., joignez-nous au (00228)91515309/79872224 www.macite.tg, L’information, la bonne !