
Les rideaux de la première édition des Résidences Internationales de Créations Artistiques et Culturelles (Ricac) « ART TO GO» sont tombés le dimanche 4 février 2024. Après deux semaines meublées par des rencontres entre artistes plasticiens, des conférences débats et des séances de vernissage à la maison des jeunes et femmes de Tsevié, c’est par une cérémonie solennelle de remise des prix et d’exposition des œuvres artistiques à l’Agora Senghor à Lomé dénommé «ART’ PLASTIC AWARD» que les Ricac 2024 ont fermé leurs portes. Cette cérémonie présidée par le maire de la commune Zio 1, l’honorable AGOGNO Messan, et la présidente de l’Association Art Héritage Culture, Mme Berthe Atafèinam Béléi-Kadanga, promotrice des Ricac « ART TO GO» 2024, a permis de lancer un plaidoyer aux autorités étatiques du pays et aux sociétés privées en vue d’un soutien et la promotion du secteur des arts plastiques. L’événement qui a vu la participation d’un grand nombre des amoureux du monde artistique du Togo a été riche en couleurs et en sons surtout celui du groupe folklorique Alokpa.
La réussite des activités aux programmes des Résidences Internationales de Créations Artistiques et Culturelles (Ricac) 2024 ont été couronnées par un Award des arts plastiques, premier du genre au Togo. La satisfaction des organiseurs des Ricac trouve sa source non seulement dans la réflexion collective des idées nouvelles que la synthèse de création artistique des artistes participant à cette résidence internationale a drainée dans une universalité du langage artistique, mais aussi dans l’exhibition du métier des Arts plastiques au Togo.

« C’est de belles productions qui réjouissent cette collection. Nous sommes satisfaits de tout le travail abattu et sur le terrain et dans les conférences que nous avons programmées. C’est un sentiment de joie parce que beaucoup ont compris le travail que nous sommes en train d’abattre ou de fixer sur les arts plastiques du Togo et les artistes togolais. Nous sommes en train de lutter pour que les infrastructures puissent être construites. D’abord la prise de conscience de nos gouvernants, nous avons des idées, nous avons la technique mais nous n’avons pas les moyens, nous n’avons pas le pouvoir. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités sur le plan des décideurs politiques aussi sur le plan des sociétés à qui nous lançons un appel pour accompagner financièrement tout le travail qui va se faire », a indiqué Mme Berthe Atafèinam Béléi-Kadanga, promotrice des Ricac.
Le président de la Fédération des Entreprises du Tourisme et de l’hôtellerie (Feth) M. Nanika Kossi a, pour sa part, exprimé sa gratitude au maire de la commune Zio 1 et à la présidente de l’Association Art Héritage Culture pour l’organisation de cet événement qui concorde parfaitement avec la vision des plus hautes autorités du pays.
« Félicitations pour avoir pu comprendre que notre avenir aujourd’hui ne peut se réaliser en s’intégrant dans l’industrialisation qu’à partir de la culture qui met en évidence les Arts. Et quand nous parlons d’Art, ce soir nous allons mettre en évidence les Arts plastiques qui nous orientent sur la vue que nous disons souvent les Arts visuels. Je crois qu’aujourd’hui notre effectif dans cette salle doit être en fait une sommation interpellative pour nos gouvernants mais une fierté pour nous qui sommes arrivés parce que nous nous rendons compte qu’au Togo les gouvernants ont identifié une voie pour nous tous, de rendre le Togo un hub de l’Afrique. Je crois que cet événement des Ricac illustre réellement cette volonté de rendre le Togo un hub pour les Arts en général, mais les Arts de la vue en particulier précisément les Arts visuels », a-t-il affirmé.
Il s’est dit être le plus heureux des Ricac, car explique-t-il, lorsqu’un touriste arrive dans un pays il cherche premièrement à voir les lieux touristique et artisanal avant de penser à où dormir ou quoi manger. C’est dans cette optique que M. Kokou Ekouagou, Artiste Visuel, Consultant, Manager Culturel et Directeur artistique des Ricac a invité tous les togolais à se mobiliser efficacement pour pérenniser cette semence que sont les Ricac 2024. « Nous venons de poser le premier pas avec ses hauts et ses bas. C’est le lieu de lancer un appel à toutes les filles et tous les fils du Togo pour qu’ensemble, nous puissions faire avancer considérablement cet évènement d’envergure internationale pour le bien de l’Art et la Culture de notre pays qui s’ouvre sur le monde entier ».

Pour pérenniser l’Art Plastique dans le monde en général et au Togo en particulier, quatorze (14) prix de reconnaissances et d’encouragements répartis sur cinq catégories (prix des Emérites, Mécénat, Meilleur Espoir, Mentor Alokpa et celui du Regard Paronamique Mondial) ont été décernés à certains acteurs clés de la promotion des arts plastiques.
Au total plus de cinquante (50) belles œuvres plastiques trillées dans deux styles artistiques notamment en peinture et en sculpture (bois et cuivre) ont été réalisées et exposées. Ces œuvres d’Arts visuels issues d’une vingtaine d’artistes plasticiens venus de cinq pays différents, sont élaborées conformément au thème de l’édition « Une seule connexion plusieurs cultures ».
Dans l’exposé de son chef d’œuvre, l’artiste congolaise, Nzunga Kusibula Naguy l’une des meilleurs jeunes artistes plasticiennes lauréate des Ricac 2024, a mis en exergue l’importance des masques dans la connexion de plusieurs cultures africaines. « Ce travail a pour objectif de révéler la fonction fondamentale du masque africain dans la Société, et d’aider le monde à faire la différence entre culture et religion tout en martelant que le masque qui fait l’objet de mon travail incarne les dieux et en est le gardien ; un élément qui permet de favoriser la réintégration dans l’au-delà dans d’autre culture occidentale. Je dirais à travers le masque nous avons une seule connexion qui réunis plusieurs cultures ; un véritable outil idéologique pour assurer l’ordre social traditionnel en Afrique. Qui dit masque dit responsable du maintien de l’ordre dans la société, rien à voir avec le fétiche ou la sorcellerie ».
Pour cette diplômée en licence professionnelle en sculpture métallière, très douée dans l’utilisation du cuivre le travail artistique réponse sur le collage des dessins sur les surfaces bien laminées, indique : « En effet ; mon travail artistique consiste à graver le dessin sur une plaque ou une feuille de cuivre bien laminée afin d’y donner des formes possibles tout en sculptant au recto tout comme au verso pour une meilleur finition. Mais cela ne m’empêche à manipuler l’acrylique pour avoir une toile bien finie avec des volumes qu’il faut ».
A en croire cette artiste plasticienne de Kinshasa, pour qui une vision d’enfance devient une vie professionnelle, les Ricac du Togo sont un cadeau et une nouvelle opportunité dans sa carrière artistique. « L’Art fait partie de ma vie et je ne laisse pas passer des opportunités qui me donnent la chance de partager mes connaissances avec les autres.

Pour moi cette résidence c’est un autre cadeau, une nouvelle opportunité qui se présente à nouveau sous mon nez pour me permettre de lancer un message concernant la culture en général. Et partant de la thématique de cette résidence je serais ravie de reproduire un tableau composé des masques qui fait objet d’un trait d’union de nos cultures ; chez les africains tout comme chez les occidentaux d’une culture à une autre, le masque intervient dans plusieurs cérémonies », a-t-elle renchéri.
Daniel A. (In CHRONIQUE DE LA SEMAINE n°709 du 08 Février 2024)
@macite.tg
E-mail : maciteinfo@gmail.com; bawela1@gmail.com
Pour vos annonces, (publi)reportages, etc., joignez-nous au (00228)91515309/79872224 www.macite.tg, L’information, la bonne !