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Ils ont espéré, ils espèrent encore dans la désolation, la réhabilitation de la route Badou Mangoassi, dans la région des Plateaux. Eux, ce sont les usagers et les populations de ce tronçon. Ils n’en peuvent plus de supporter pour longtemps, les  pertes en vies humaines et autres énormes dégâts, enregistrés fréquemment à cause de l’impraticabilité de la route Badou- Mangoassi en passant par Tomégbé et  Kpétè-Bèna, surtout en ce temps de pluie. Des populations de ces localités, essentiellement agricoles, en appellent à la magnanimité du Chef de l’État, face à l’indifférence des autorités locales.

Long de 31 km, à en croire des sources concordantes, cette route a été goudronnée dans les années 70, mais de nos jours, aucune trace du goudron n’est perceptible sur cet axe routier. Les croûtes de goudron ayant complètement disparu, c’est  une épaisse boue argileuse, qui accueille dans ses profondeurs des motos, voitures et passagers qui s’y aventurent. La route étant complètement délabrée et dans un état piteux, le déplacement des populations deviennent de plus en plus difficile, voire impossible, surtout dans la période de fortes précipitations.

Cette situation n’est pas sans conséquences sur la vie humaine et l’économie des habitants de la zone.  Logées dans la commune Wawa 1, ces localités manquent aussi cruellement des centres de santé adéquats. Aussi, se soignent-ils, pour la plupart des malades et des femmes enceintes au Chr de Badou. Or, face à l’état très cataclysmique de la route, aucune voiture de transport des personnes en commun, n’ose s’aventurer sur ce tronçon. Les taxis ne pouvant pas aborder cette route, au grand malheur des populations, ce sont les conducteurs d’engins à deux roues, communément appelés taxi moto ou « Zémidjan », qui se mettent difficilement au service des passagers. Ces conducteurs prennent de risques et chargent, pour un tour sur la même moto, deux ou trois passagers de Mangoassi à Kpétè-Bèna, Tomégbé, Badou et leurs environs, et vice-versa.

Pour une distance qui devrait coûter au plus 1.000 Fcfa pour le transport en taxi, les passagers sont obligés de payer quatre ou cinq fois plus cher, par personne, selon l’humeur du conducteur de moto. Et chose curieuse, les montants fixés par ces usagers d’engins à deux roues, ne sont pas débattus par les passagers, car ils reconnaissent qu’il est difficile de braver cette route en l’état. Il n’est pas donné à n’importe qui de conduire une moto sur plus de 20 kilomètres dans la boue, vu les nombreux risques.

Le prix est d’ailleurs doublé lorsqu’il s’agit d’un corps retiré de la morgue de l’hôpital de Badou à destination des villages de ces localités. Il n’est plus surprenant de voir les weekends les taxis moto  se substituer aux corbillards ou encore aux voitures en attachant sur leurs motos des cadavres de Badou vers les maisons mortuaires ou des cimetières dans cette partie de la commune Wawa1. 

Malgré ce travail titanesque des « Zémidjan » pour sauver les populations de cette zone, la plupart des femmes enceintes en travail et des malades qui devraient être transportés en urgence au Chr de Badou, perdent malheureusement leur vie, le plus souvent, en cours de route. 

« La route du développement passe par le développement de la route », dit-on. Il n’est donc pas étonnant de constater l’appauvrissement, de jour en jour, des populations de cette localité qui se veut être l’une des plus grands greniers nationaux des produits agricoles.

Les populations de la commune Wawa 1, en majorité agriculteurs, alimentent tout le Togo en beaucoup de produits agricoles, notamment le gingembre, le manioc, les bananes, les bananes plantain, les oranges, le café,  le cacao, les poivrons, et d’autres cultures. Cependant, ces produits qui deviennent de plus en plus rares au Togo, pourrissent  malheureusement dans les greniers des producteurs. Pour éviter de tout perdre par la faute d’un difficile accès au marché extérieur, ces sont vendus à vil prix aux grossistes venus, le plus souvent d’Atakpamé ou de Lomé.

Tout en reconnaissant et en saluant l’efficacité de la politique des grands travaux du Président de la République, Faure Gnassingbé, qui a permis de doter le Togo, en général, et la région des Plateaux, en particulier, des infrastructures routières modernes, notamment la réhabilitation de la route Atakpamé- Badou, les usagers du tronçon Badou – Mangoassi appellent à une action urgente du gouvernement pour les sauver de cette situation chaotique.

« Nous supplions le gouvernement de nous venir au secours. En cette période de pluie, notre route est totalement impraticable par les voitures ; seuls les zémidjans nous aident, mais les tarifs ont presque triplés et donc exorbitants. Quand allons-nous sortir de ce calvaire? Nous avons félicité le Chef de l’État, notre papa, qui a arrangé la route de Danyi-Konta jusqu’à Atakpamé. On croyait que vu l’état de notre tronçon, le gouvernement allait aussi avoir pitié de nous en réparant notre voie. Mais on a espéré, espéré, maintenant nous sommes fatigués. Nous osons croire que notre Président Faure Gnassingbé ne nous a pas oubliés.  Nous le prions d’avoir pitié surtout de nous les femmes », se lamentait presqu’en larmes, Isalèdou Agoh, une revendeuse à Mangoassi.

A en croire cette brave dame, ces doléances ont été, à plusieurs reprises, formulées aux autorités communales, mais faute de moyens financiers, rien n’est fait concrètement jusqu’à ce jour.

Même si selon des indiscrétions, certaines localités de la zone auraient préféré l’électrification (qui peine d’ailleurs à se réaliser) à la réhabilitation de la route, face aux victimes que cause le mauvais état de la route en cette période de pluie, la réhabilitation du tronçon Badou – Mangoassi devrait être la priorité ceci afin de soulager les populations.

Daniel A. (In CHRONIQUE DE LA SEMAINE n°702 du 21 Septembre 2023)

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