Le 1er juin 2023, le Gouvernement procédera au lancement officiel de la campagne de reboisement de l’année 2023. Il est prévu la mise en terre de 14 000 000 plants sur une superficie d’environ 11 000 ha, avec au moins 2 000.000, le premier jour.

Ainsi, l’Etat poursuit son ambition de refaire le couvert national de 25% d’ici 2025 et de planter 1 milliard d’arbre en 2030.  Le bilan de la campagne nationale de reboisement de la campagne précédente était en deçà des espérances. Il est noté le reboisement de 5 207 250 plants sur 8 256 ha, contre 3 300 000 plants sur une superficie de 4500 ha pour la campagne 2021.

Surmonter les défis

A en croire la directrice des ressources forestières, cinq défis majeurs sont à relever pour réaliser l’ambition du Gouvernement. Il s’agit de la mobilisation des terres, la mobilisation des acteurs, des plants, des financements et la mise en place des conditions cadres pour favoriser la réussite des plants mis en terre.

Pour certains de ces défis comme la mobilisation des terres, les autorités voudraient bien compter sur les chefs traditionnels, qui sont capables de drainer derrière eux les populations pour reboiser et aussi des terres sur lesquelles les plants seront reboisés. « Sans terres, pas de reboisement », a dit Mensa Aboudou de la direction des ressources forestières.

Pour ce faire, les garants des us et coutumes ont été sensibilisés sur le sujet. Il en est ainsi pour ceux de la région maritime et des plateaux. « Il s’agit de voir comment nous allons mobiliser nos populations, ensuite des sites à reboisement et avoir plus tard des forêts qui vont améliorer notre cadre de vie. Le gouvernement a bien fait de nous impliquer et nous le remercions pour cela », a souligné Togbui DJIDJOLI Détu X, président du conseil des chefs traditionnels de la région Maritime.

« L’implication des chefs traditionnels est très importante puisqu’ils sont les garants de nos us et coutumes. De ce fait, ils sont les mieux placés pour aider le gouvernement, dans la mobilisation de leurs administrés et des terres, surtout qu’au Togo la terre appartient aux collectivités », a expliqué la directrice des ressources forestières, Dr. Amah ATUTONU.

Pour elle, il faudrait que ces acteurs clés, dans le processus de reboisement, sachent la démarche à adopter pour réussir cette campagne et recueillir leurs orientations, afin d’affiner ce document sur le reboisement 2023 afin d’augmenter la couverture forestière.

Les chefs traditionnels de la région maritime et des Plateaux ont indiqué soutenir la politique du gouvernement pour le milliard de plants à mettre en terre. « Nous sommes très disponibles à mobiliser nos populations pour planter, donner nos terres. La preuve c’est que certains chefs ont mis des hectares à la disposition du ministère. Nous devons inviter les populations à moins couper les arbres », nous a confié Togbui Charles Ani ADDO VI, chef canton de Sodo, dans la préfecture d’Amou.

Bilan…

Selon le bilan de la campagne 2022, la région des plateaux a mis en terre 1 510 327 plants sur une superficie de 1 888,98 ha et 133,827 kilomètres linéaire. La région maritime a occupé le deuxième rang avec, 1 136 437 plants sur une superficie de 1 296,44 ha et 403,10 km linéaire.

Au regard de ce bilan, des propositions ont été faites pour l’amélioration des activités de reboisement, pour que cette région fasse mieux en 2023. Il s’agit entre autres de la formation des comités locaux  » Environnement «  en collecte des semences et techniques de production de plants pour une disponibilité importante, la lutte contre les feux de végétation, les solutions à la transhumance, l’avantage du crédit carbone pour les communautés et propriétaires des terres, le choix des essences en fonction des zones écologiques, la sacralisation des forêts communautaires. 

Toujours dans la recherche des terres, il a été demandé aux chefs d’avoir un regard sur les anciens et nouveaux acquéreurs des domaines dans leurs localités, et surtout de faire une cartographie de ces derniers, de les inviter, échanger avec eux pour des solutions idoines, dans la mise en valeur de ces vastes étendues de terres non exploitées. D’autres préoccupations telles que, la gestion des anciennes carrières et la collaboration plus accrue avec les conseillers techniques que sont les forestiers, ont été soulevées. 

Pour une meilleure collecte des statistiques de la campagne 2023, le ministère a élaboré des fiches de collecte d’information. Ces fiches seront distribuées aux chefs pour un meilleur rapportage des plants mis en terre. Les informations sur le crédit carbone ont été portées à la connaissance des participants. Il a été suggéré aux chefs que lors de leur restitution des conclusions de ces assises, les géomètres, les mandataires, les acquéreurs des terrains, les propriétaires de bœufs soient sensibilisés.

Ali SAMBA (In LE MEDIUM n°555 du 30 Mai au 05 Juin 2023)

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