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L’histoire retiendra que c’est le 03 mai 2023 à Lomé que s’est tenue la toute première réunion de l’Alliance politique africaine (APA), une initiative du Gouvernement togolais pilotée par le ministre des affaires étrangères Robert Dussey.

L’idée d’une telle rencontre des ministres des Affaires étrangères et des diplomates du continent africain est consécutive au discours de Robert Dussey à la 77è session de l’Assemblée générale des nations unies. Il disait : « L’Afrique actuelle n’est plus celle des années 1945, encore moins des années 1960… L’Afrique s’attend à plus d’égalité, de respect, d’équité et de justice dans ses relations et partenariats avec le reste du monde, avec les grandes puissances quelles qu’elles soient. » Les Etats africains se sont donc accordés pour approfondir le sujet à Lomé.  Ce qui fut fait ce 03 Mai 2023 à Lomé. Les ministres des Affaires étrangères et chefs de délégations des pays comme la République d’Angola, le Burkina-Faso, la République Centrafricaine, la République Gabonaise, la République de Guinée, l’Etat de Libye, la République du Mali, la République de Namibie, la République Unie de Tanzanie ont fait le déplacement de la capitale togolaise.

A l’ouverture des travaux, le Premier ministre togolais, Victoire Tomégah-Dogbé a indiqué que les défis sont grands, quant au besoin géopolitique et diplomatique pour l’Afrique de revoir qualitativement et significativement sa relation avec le reste du monde pour sa meilleure représentativité au sein des institutions multilatérales d’actions collectives et dans la gouvernance mondiale. « Les défis sont grands et invitent à sortir des sentiers battus dans un contexte géopolitique mondial qui exige de chaque continent une adaptation plus rapide aux évolutions du monde », a-t-elle indiqué.

Les défis et les perspectives relatifs au positionnement stratégique, à la souveraineté et à l’expression des positions communes de l’Afrique sur la scène internationale, examiné les enjeux et les défis actuels du panafricanisme et de la renaissance africaine, les défis du renforcement de la coopération et des capacités endogènes de riposte contre le terrorisme, ainsi que les principaux axes de coopération et les contours institutionnels de l’Alliance politique africaine, étaient au centre des discussions.

A propos du renforcement de la coopération et des capacités endogènes de riposte contre le terrorisme pour répondre aux défis de la paix et de la sécurité, les ministres ont noté avec préoccupation l’expansion de la menace terroriste et la dégradation de la situation sécuritaire dans les différentes régions du continent, notamment au Sahel, en Afrique de l’Ouest, dans le Bassin du Lac Tchad et dans la région de la Corne de l’Afrique.

« Les ministres ont apporté leur plein soutien aux pays confrontés aux attaques terroristes et souligné que les interventions militaires étrangères dans la lutte contre le terrorisme ne contribueront pas à endiguer le fléau du terrorisme et à garantir la sécurité et la stabilité collectives sur le continent sans des efforts de coopération et d’actions conjointes dans l’optique d’un exercice endogène des responsabilités propres à l’Afrique », indique un communiqué sanctionnant la fin des travaux.

Ils ont souligné qu’une Afrique souveraine ne peut laisser sa sécurité aux mains des armées étrangères et condamné les attaques répétées des groupes armés terroristes au Mali et au Burkina Faso, ainsi que leurs incursions dans la partie septentrionale du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo.

Un renforcement des liens de solidarité et de coopération dans la riposte contre les groupes armés terroristes et/ou non étatiques est préconisé. Il en de même de l’exigence de la mutualisation des moyens financiers, techniques, logistiques et humains dans les ripostes régionales et africaines contre le terrorisme. Les voies endogènes de financement de la lutte contre le terrorisme sont aussi envisagées.

A Lomé, la dégradation de la situation politique et sécuritaire au Soudan marquée, depuis le 15 avril, par des affrontements entre l’armée et les forces paramilitaires a été évoquée. Les efforts de médiation de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), de l’Union africaine et de la communauté internationale, invitent les deux parties belligérantes à la cessation de ces hostilités qui éloignent le pays des vraies batailles telles que celle du développement ont été salués. 

Notons, qu’en plus du terrorisme, l’APA a discuté des enjeux et des défis actuels du panafricanisme et de la renaissance africaine. Il était aussi question du positionnement stratégique, de la souveraineté et de l’expression des positions communes de l’Afrique sur la scène internationale. Les participants ont déploré la sous-représentativité de l’Afrique dans les institutions multilatérales de gouvernance mondiale en commençant par les Nations Unies.

 « Il est aujourd’hui inacceptable que l’Afrique, qui rassemble à elle seule quasiment 28% des Etats membres des Nations Unies, n’ait pas de représentant permanent disposant de droit de véto au Conseil de Sécurité », ont-ils relevé, regrettant par la même occasion, le manque de progrès dans la dynamique de réforme au sein de l’institution onusienne, notamment au niveau du Conseil de Sécurité, invitant les cinq membres permanents à jouer, chacun en ce qui lui concerne, sa partition à l’effet de faire avancer le processus de réforme.

« Il faut des solutions concertées et collectivement construites qui reflètent la réalité du monde qui a profondément changé et ceci conformément au droit des peuples à être équitablement représentés dans la gouvernance mondiale », lit-on le communiqué final de cette rencontre.   

(In LE MEDIUM n°552 du 09 au 15 Mai 2023)

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