La crise au Niger née du coup d’Etat du président Mohamed Bazoum, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Les putschistes au pouvoir dirigés par le Général Abdourahamane Tchiani, reste imperturbables… la délégation des leaders ouest-africains arrivée hier nuit à Niamey, a dû quitter ce matin sur un sentiment d’échec…

Malgré l’ultimatum de la Cedeao qui court jusqu’à dimanche, menaçant d’intervenir militairement s’il n’y avait pas un retour à l’ordre constitutionnel, les putschistes au pouvoir à Niamey ne sont inquiétés outre mesure.

La junte dirigée par le Général Tchiani en plus d’avoir du soutien des autres pays de la sous-région à l’image du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, des pays qui ont connu la même situation il y a quelques mois, durcit le ton en prenant un certain nombre de mesures. Elle est restée jusqu’ici imperméable à la demande de la Cedeao, et a même suspendu l’émission de RFI et de France24 dans le pays.

La délégation de l’organisation sous régionale composée de l’ancien président nigérian, Abdusalami Abubacar et du Sultan de Sokoto Muhammadu Sa’ad Abubakar, entre autre, dépêchée hier à Niamey pour trouver une solution à l’amiable avec la junte pour un retour à l’ordre constitutionnel, a écourté son séjour, n’ayant pas réussi à voir ni le président « otage » Mohamed Bazoum ni le leader de la junte, le Général Tchiani. Mais elle a pu rencontrer une délégation de la junte conduite par le responsable des opérations spéciales.

La junte a même énoncé des accords militaires conclus avec la France dans les domaines de la sécurité et de la défense, retiré les ambassadeurs de quatre pays. Elle a annoncé qu’elle ripostera à « toute agression » de la Cédéao.

A cette allure où la voie de la négociation ne semble pas aboutir à une solution consensuelle, plusieurs analystes soulignent que l’organisation sous régionale n’a plus de choix que de faire recours à la solution extrême, notamment l’envoie d’une force de la Cedeao qui serait composée d’un milliers de soldats des pays comme le Nigéria, du Sénégal, du Bénin et de la Côte d’ivoire.

Alors que cette solution se met petitement en marche avec une réunion ce jour à Abuja des chefs d’états-majors des pays de la Cedeao, les Etats-Unis se disent préoccupés par la situation au Niger, allié stratégique dans la lutte contre le djihadisme au Sahel, se refuse jusqu’ici de parler de ‘’coup d’Etat’’ et ne soutient pas une quelconque intervention militaire de la Cedeao dans le pays.

Selon la Russie une intervention d’une force extérieure ne saurait apporter la solution dans ce pays.

Notons qu’au Niger, la Cedeao joue sa crédibilité. Les cas de la Guinée, du Mali et du Burkina Faso font néanmoins jurisprudence.

Affaire à suivre…

JPB

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