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Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la deuxième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Togo. La décision du conseil d’administration permet le décaissement immédiat d’environ 44,0 millions de DTS (environ 60,5 millions de dollars), qui seront utilisés à des fins d’appui budgétaire. L’accord au titre de la FEC permet d’octroyer un financement total de 293,60 millions de DTS (environ 403,4 millions de dollars) à des conditions favorables.

Le FMI a approuvé l’accord au titre de la FEC en mars 2024 pour aider les autorités à faire face aux chocs enregistrés depuis 2020, notamment la pandémie de COVID-19 et la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants. Les autorités togolaises ont été en mesure d’atténuer l’impact de ces chocs sur la population togolaise, mais au prix de déficits budgétaires élevés et d’une dette publique en rapide augmentation.

Une mise en œuvre à saluer

Le programme du gouvernement, appuyé par le FMI, vise à rendre la croissance plus inclusive, tout en renforçant la viabilité de la dette, et à mettre en œuvre des réformes structurelles pour soutenir la croissance et limiter les risques budgétaires et financiers dans ce domaine.

Le conseil d’administration du FMI a achevé la première revue de l’accord au titre de la FEC en décembre 2024. Les perspectives à moyen terme sont globalement favorables, avec une croissance soutenue et durable. La croissance économique a atteint environ 5,3 % en 2024 et devrait atteindre 5,2 % en 2025 et 5,5 % par an par la suite, selon les projections des services du FMI, à moins de chocs négatifs majeurs.

L’inflation globale a été ramenée à 2,6 % en avril 2025 et l’inflation hors énergie et produits frais est tombée à 1,3 % (moyennes annuelles). « Cependant, les perspectives sont sujettes à des risques élevés. La présence de groupes terroristes à la frontière nord du pays accentue en particulier l’insécurité qui pèse sur les dépenses. Les autorités sont confrontées à des arbitrages difficiles entre la nécessité de rééquilibrer les finances publiques pour réduire la charge de la dette et celle de préserver la sécurité, de renforcer l’inclusion et de soutenir la croissance », relève le FMI.

A en croire le FMI, la mise en œuvre du programme qu’il appui a été globalement satisfaisante. Les autorités ont atteint tous les objectifs quantitatifs à fin décembre 2024, à l’exception du critère de réalisation relatif au solde budgétaire. L’une des réussites notables est que les autorités ont augmenté les recettes fiscales en 2024, comme prévu, et porté les recettes non fiscales au-delà des attentes. Dans le même temps, les dépenses, plus élevées que prévu dans le budget, ont entraîné une hausse de la dette. Les autorités ont également respecté tous les repères structurels, sauf un depuis l’achèvement de la première revue de l’accord au titre de la FEC, grâce aux réformes de la gestion des finances publiques et du secteur bancaire.

Selon Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, les autorités ont mis en œuvre le programme appuyé par le FMI de manière globalement satisfaisante dans un environnement marqué par des défis sécuritaires persistants, des conditions de financement restrictives et une grande incertitude à l’échelle mondiale. Entre autres réalisations, les autorités ont augmenté les recettes fiscales, conformément aux objectifs, tandis que les recettes non fiscales ont dépassé les projections.

« Néanmoins, les progrès, en matière d’assainissement des finances publiques, ont été plus lents que prévu, en raison des opérations que les autorités ont enregistrées au-dessous de la ligne, ce qui s’est traduit par une accumulation de la dette plus rapide que prévu. Les efforts des autorités pour remédier à cette évolution, en particulier, la publication d’une note novatrice sur l’exécution du budget et l’accumulation de la dette, sont les bienvenus », a-t-il relevé.

Dans ce contexte, les autorités sont encouragées à redoubler d’efforts pour assainir leurs finances publiques, tout en préservant la croissance et en renforçant l’inclusion.

Des efforts supplémentaires à faire

Dans un communiqué rendu public, il est dit que le FMI accède à la demande des autorités d’un assouplissement limité de l’objectif de déficit budgétaire pour 2024 et d’un report d’un an, à 2027, de l’objectif consistant à ramener la valeur actualisée de la dette au-dessous de 55 % du PIB. Ces modifications trouvent un juste équilibre entre la nécessité de répondre aux menaces sécuritaires et celle de renforcer la viabilité de la dette.

« En outre, les autorités sont encouragées à continuer de chercher à accroître les recettes, tout en améliorant l’efficience de la fiscalité, en élaborant en temps opportun une stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme. Des réformes visant à améliorer l’efficience des dépenses et à renforcer l’efficacité du dispositif de protection sociale, notamment la suppression progressive des subventions aux carburants, seront également importantes », indique FMI.

En outre, il sera important de renforcer la fourniture d’électricité et d’eau, notamment en relevant les tarifs pour garantir le recouvrement des coûts, tout en prenant des mesures visant à protéger les plus vulnérables. « Le FMI salue les efforts que les autorités déploient pour réduire les risques pour le secteur financier et les finances publiques en recapitalisant la dernière banque publique, qui ont renforcé le respect des normes réglementaires par la banque.

Des efforts supplémentaires seront nécessaires pour remédier aux violations restantes des normes réglementaires et restructurer les activités de la banque afin d’assurer sa stabilité et sa rentabilité ». Enfin, il sera indispensable de renforcer la gouvernance pour améliorer le climat des affaires et favoriser une croissance durable. La volonté des autorités de publier l’évaluation diagnostique de la gouvernance qui est prévue est très bienvenue. Les autorités devraient aussi aligner le régime des déclarations de patrimoine et de revenus sur les normes internationales.

(In LE MEDIUM n°674 du 14 au 20 Octobre 2025)

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