
Dans notre dernière parution, nous écrivions sur la crise énergétique que connait le Togo, avec la dégradation de la situation qui a conduit la Ceet à établir un plan de rationnement drastique de la fourniture du courant électrique dans tout le pays. Nous relevions les carences criardes de la Ceet en matière de la communication qui sied en cet instant vis-à-vis de la situation.
« La Ceet communique très mal », tel était le titre de l’article qui était d’ailleurs en manchette de l’édition n°606 de l’hebdomadaire Le Médium parue le 21 mai dernier. Nous n’allons pas revenir sur les aspects abordés dans l’article mais juste dire que nous concluions avec l’invite à la Ceet et à la ministre de tutelle de parler au peuple et d’expliquer la situation qui prévaut. Ils le doivent aux Togolais qui n’en peuvent de cette catastrophe énergétique.

L’appel de notre modeste journal a-t-il été entendu ou simple coïncidence de calendrier des autorités en charge du secteur de l’énergie ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la ministre déléguée, chargée de l’Energie, Mila Aziablé, a finalement parlé au travers d’une conférence de presse organisée le samedi dernier en son cabinet. Et comme s’il fallait si attendre, elle a abordé le sujet précis évoqué par votre journal : La communication de la Ceet et de son ministère en ces temps de crise énergétique.
Aveu…
« Une faute avouée est à moitié pardonnée », dit l’adage. La ministre Mila Aziablé a été honnête et a reconnu que la Ceet et son ministère ont péché quant à la communication appropriée en cette période, même si elle a tenté de se justifier. Nous vous proposons, in extenso, ses propos sur cette question de communication envers les pauvres populations qui broient du noir.
« Au sujet de la première question sur le fait de cette communication aujourd’hui, je comprends que la communication qui a été faite jusqu’à présent n’a pas répondu aux attentes de nos populations, mais dire que nous n’avons pas fait de communication du tout serait à mon sens injuste, parce que la Ceet a communiqué, en faisant des communiqués publiés sur leur site de manière régulière et ce, dès les premières perturbations. Après, je comprends que la situation que nous traversons est une situation particulière et qu’elle nécessite une communication qui est mieux adaptée, différente de la communication que nous avons l’habitude de faire. »Ce n’est pas du business as usual ».
C’est la raison pour laquelle nous avons changé notre fusil d’épaule et que nous avons commencé à intensifier la communication. Vous avez dû remarquer qu’un plan de rationnement de l’électricité a été élaboré prenant en compte toutes les localités électrifiées sur notre territoire togolais qui lui a été assemblée en zone et secteur. Ce plan de rationnement est publié hebdomadairement. Nous ne nous arrêtons pas à ça. Nous publions quotidiennement un plan de rationnement plus détaillé qui précise les secteurs et les quartiers qui sont susceptibles d’être coupés. (…)

Vous savez, cette situation est due à une série d’événements, de facteurs et nous comprenons aussi que, la succession de communiquer qui a été faite par la Ceet a pu créer des confusions dans les esprits parce que l’association des événements étaient assez difficiles à comprendre et c’est la raison pour laquelle nous avons souhaité tenir cette conférence de presse aujourd’hui, parce que nous estimons que notre population mérite clarté et transparence et parce que vous méritez aussi de connaître les réelles causes de cette situation.
Donc c’est la raison pour laquelle nous avons souhaité tenir cette conférence de presse. Je voudrais vous rassurer que nous allons nous atteler à vraiment maintenir ce contact permanent avec vous. Vous tenir au courant des évolutions (…) parce que je pense que c’est très important de renforcer la communication vers nos populations ».
Après de tels propos, on a envie de cirer »Alléluia ! » et demander si on peut faire plus simple que ce que nous venons de lire ? Assurément NON. Et c’est cela qu’on demande aux ministres et autres responsables de service que le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a appelé autour de lui pour l’aider à faire le bonheur des Togolais. D’autant que lors de cette conférence de presse, la ministre a eu l’opportunité d’expliquer, au moins, les raisons de cette situation difficile que vivent les Togolais.
A l’impossible…
Selon la ministre, trois faits majeurs expliquent cette crise énergétique aigüe que connait le Togo. Premièrement, en début d’année, des maintenances de centrales électriques au Ghana, ont entraîné la réduction des importations d’électricité en provenance de ce pays. Deuxièmement, des travaux de maintenance d’envergure sur les installations de production de gaz naturel au Nigéria ont entraîné une diminution des volumes de gaz destinés au Togo pour alimenter les centrales de production d’électricité.
Troisièmement, début mai, des travaux d’envergure sur les infrastructures de transport de gaz au Nigeria ont accentué le déficit de production de gaz. Cela a malheureusement eu des répercussions sur sa production nationale d’électricité. Face à cette pénurie, le Nigeria a décidé de privilégier temporairement ses besoins nationaux en gaz et en électricité.

Cette politique de préférence nationale a drastiquement réduit les exportations de gaz et d’électricité qui se faisaient déjà rares, depuis quelques mois, vers le Togo. « Concrètement pour le Togo, cela veut dire moins de gaz pour la production d’électricité et moins d’électricité importée », relève la ministre qui ajoute que ces facteurs combinés ont intensifié les difficultés du secteur et à nouveau perturbé l’équilibre que le pays avait réussi à rétablir au mois d’Avril dans la fourniture d’électricité.
La ministre a tenu à préciser que les affabulations d’un prétendu endettement du Togo vis-à-vis du Ghana et du Nigéria qui serait à l’origine de la crise énergétique actuelle ne devraient pas être considérées. « Est-ce que l’endettement est la réelle cause de la situation que nous traversons aujourd’hui ? Absolument pas du tout et je pense que c’est important de le clarifier. S’il faut retenir quelque chose aujourd’hui, c’est que la réelle et l’unique cause de cette crise, de cette situation énergétique que nous traversons, c’est la pénurie de gaz naturel et les conséquences associées sur notre pays », a martelé Mila Aziablé.
Poursuivre la vision de Faure Gnassingbé
En matière d’accès à l’électricité des populations, le Togo a fait des progrès remarquables avec sa capacité de production nationale qui a considérablement augmenté pour atteindre désormais 60% des besoins en électricité contre seulement 10% en 2006.
Il faut poursuivre la cadence et accélérer la mise en œuvre du plan de renforcement de la souveraineté énergétique du pays. Selon les autorités, dans l’immédiat, plusieurs mesures sont actuellement mises en œuvre pour : diversifier les sources de combustibles des centrales, accroître la production d’électricité nationale et, optimiser la consommation d’électricité. Il est indiqué que Faure Gnassingbé, reste fermement engagé à garantir l’accès universel à une électricité fiable et de qualité d’ici 2030 et à réduire la dépendance énergétique du Togo.

« La situation actuelle ne fait que renforcer cette détermination inébranlable pour atteindre ces objectifs. Nous tenons encore une fois à rassurer nos concitoyens que notre dévouement pour surmonter cette passe difficile est inébranlable. Nous sommes totalement mobilisés et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour résoudre rapidement et de manière durable cette crise énergétique », a lancé l’autorité chargée du secteur de l’énergie au Togo. Dont acte.
Ali SAMBA (In LE MEDIUM n°607 du 28 Mai au 03 Juin 2024)
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