Depuis plusieurs semaines, le Mali fait face à une situation préoccupante, une pénurie de carburant qui bouleverse le quotidien des Maliens, freine l’économie et met à rude épreuve la résilience nationale. Cette difficulté d’approvisionnement, si elle embarrasse les autorités, constitue avant tout une épreuve de vérité pour le pays. Le Mali, engagé sur la voie d’une émancipation politique et économique, découvre que la souveraineté se construit pas à pas et souvent dans la douleur.

Les peuples sahéliens doivent le comprendre et soutenir leur dirigeant parce que l’indépendance véritable exige des sacrifices, et se matérialise par la créativité, le travail et la discipline collective. L’heure des chercheurs et des bâtisseurs a sonné. Il appartient désormais aux chercheurs, ingénieurs, innovateurs et penseurs sahéliens de répondre à l’appel de l’histoire.

L’Afrique n’a pas le droit de subir éternellement. Il faut inventer, créer, transformer. La pénurie actuelle doit être le catalyseur d’un sursaut intellectuel et scientifique. Les solutions palliatives ne viendront pas d’ailleurs, elles émergeront de l’ingéniosité locale, de la capacité des universités, des centres de recherche et des entrepreneurs à penser autrement la question énergétique que ce soit par la valorisation des ressources locales, les biocarburants, le solaire ou les innovations techniques adaptés au contexte sahélien.

Rompre avec la société de consommation

La crise du carburant révèle aussi une autre fragilité. Celle de notre modèle de consommation. Trop longtemps, nous avons vécu dans l’illusion de l’abondance importée, sans questionner la dépendance qu’elle engendre.

Il est temps de repenser nos besoins, de valoriser la sobriété et l’autonomie. Nous avons du soleil en abondance, pourquoi ne pas nous intéressé véritablement à l’énergie solaire ? une nation souveraine ne se définit pas par sa capacité à consommer, mais par sa capacité à produire, innover et résister. Les peuples qui ont fait leur révolution qu’elle soit politique, industrielle ou sociale ont tous connu la privation, la sueur et parfois la douleur. La liberté se forge dans l’épreuve.

La souveraineté ne relève pas uniquement des autorités, elle est un combat collectif. C’est l’affaire de chaque citoyen, de chaque communauté, de chaque intellectuel. L’histoire retiendra non pas ceux qui se sont plaints mais ceux qui ont agi. Le Mali et au-delà, le Sahel tout entier doit transformer cette pénurie en une leçon de lucidité et de courage.

Les peuples libres se reconnaissent dans leur capacité à transformer la contrainte en opportunité. Car oui, la souveraineté à un prix. Et c’est maintenant que l’Afrique doit apprendre à le payer avec dignité, courage et intelligence.

Omar A.

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