Dans années 70 et 80, un athlète togolais a fait briller le pays dans des compétitions internationales. Des jeux universitaires en passant les jeux africains jusqu’aux aux jeux olympiques, il a pour spécialité le 800 et le 1500 mètre. Né le 03 août 1952, ce maître de la course de fond a été détenteur, pendant 43 ans, du record national du 1.500 mètre en trois (03) minutes 55 secondes 28 tiers. Qu’est devenu ce record man et emblématique athlète Togo. Kossivi Atikpo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous a accordé le 15 juillet 2025, une interview qui fait le pont entre le passé et le présent.
Bonjour Monsieur Kossivi ATIKPO, merci de nous recevoir. D’entrée, comment êtes-vous venu à athlétisme ?
Kossivi Atikpo : Bonjour Monsieur de journaliste, merci pour la rencontre. En réalité, j’ai commencé par le football depuis le bas âge. J’étais footballeur et je jouais dans l’équipe de Racing Club de Lomé.
Mais pendant nos entraînements avec Monsieur Jean-Jacques, paix à son âme, il nous faisait courir et nous faisions le tour de la ville. Et un jour, il y avait un test pour aller aux Jeux universitaires « Fast Games » à Accra au Ghana. J’y ai participé et j’ai été premier au 800 mètres et au 1.500 mètres et donc j’ai été qualifié. C’est comme cela que ma carrière d’athlète a débuté.

En 1979, vous avez établi le record national du 1500 mètres d’une longévité de 43 ans qui n’a été battu qu’en 2022 par le jeune Makman Yoagbati. Racontez-nous ce moment
C’était aux Jeux ouest africains. Le jour là j’étais très en forme. A 300 mètres de l’arrivée j’étais parti. J’ai lancé la course et j’étais devant et le monde criait, toute la tribune était debout, j’accélérais.
A 30 mètres de la ligne d’arrivée, j’ai senti un claquage au niveau de la cuisse droite. J’ai dû traîner les pieds pour terminer en quatrième position derrière le Nigérian 1er, le Ghanéen 2e et l’Ivoirien 3e. C’est ce chrono qui été le record national.
Malgré cette mésaventure vous avec continué votre carrière. Quelles sont les grandes compétitions auxquelles vous avez pris part durant votre carrière ?
Hormis les championnats nationaux universitaires, j’ai participé à plusieurs compétitions à l’international. Sur le plan universitaire, j’ai pris part aux Jeux Ouest africains à Ifè en 1978 où j’ai été 2e au 800 mètres, aux Jeux universitaires africains j’ai été 5e au 1.500 mètres mais comme je faisais aussi les relais 4×400 mètres nous avons terminé en 3e position.
Ces deux médailles nous ont permis d’aller aux Jeux universitaires mondiaux au Mexique en 1979. Avant ça, en 1975, j’ai effectué un stage de trois mois à Heppenheim en Allemagne pour préparer les Jeux olympiques de 1976.
L’année suivante (en 1977, NDLR), j’y suis encore retourné pour trois mois afin de préparer les Jeux olympiques de Montréal.

Après dix années en pleine ascension, vous arrêtiez votre carrière en 1982 contre toute attente. Que s’est-il passé ?
Nous étions en stage de CONFEJES à Dakar au Sénégal. Et j’ai encore vécu le cauchemar de 1979. En fait ma technique de course est que je reste dans le peloton et c’est à partir de 300 ou 200 mètres que j’accélère. Et c’est ce que j’avais fait et j’ai senti un étirement au niveau du bassin.
La radiographie a révélé que j’ai un hématome au niveau de l’os iliaque. Le docteur m’a dit que c’est une opération complexe, qui doit durer minimum 4 heures de temps et c’est la première qu’il y a cette intervention chirurgicale. Donc la décision me revenait, s’il faut le faire ou pas.
En ce moment j’étais encore jeune et bon j’ai eu peur pour ma vie, j’ai renoncé à l’opération et j’ai abandonné l’athlétisme.
Quelle a été votre vie après carrière ?
J’ai été formé en coaching. Premièrement, ici au Togo, ensuite au Nigeria et j’ai terminé ma formation en Allemagne, à Leipzig, pour l’obtention du diplôme de 3e degré d’entraîneur.
J’ai encadré des athlètes pour l’amélioration de leur performance. J’avais travaillé avec la Fédération Togolaise d’Athlétisme (FTA) en tant que membre de la Commission technique.
J’avais aussi travaillé avec la Fédération Togolaise des Sports pour Tous (FTST) pendant deux ans et après j’ai abandonné à cause ma santé.

Aujourd’hui, qu’est devenu Monsieur Kossivi Atikpo ?
Je ne fais rien de spécial. Je vis avec des problèmes de genoux, des problèmes de nerfs, et des problèmes des vaisseaux sanguins. Ce qui fait que j’ai du mal à marcher.
Et dans ces conditions, mener une activité génératrice ou vaquer à des occupations professionnelles est d’une grande difficulté.
Quand je marche un peu je me sens fatigué. Je suis des traitements et ceci grâce à l’aide de mes enfants. Sans eux, je serai déjà mort. Nous les anciens athlètes et sportifs, sommes abandonnés alors que nous avons servi avec tout notre cœur et notre vie.
Le sacrifice a été grand et je ne suis pas le seul à en faire. Dans d’autres voisins seulement les anciennes gloires sont prises en charge et bénéficient des pensions et des pour leur permettre de subvenir à leur besoin dans leurs vieux jours.
Ce n’est quand même pas encore tard pour que les choses se fassent dans les normes afin que les jeunes puissent avoir le courage de faire carrière dans l’athlétisme et d’avoir l’espoir ou l’assurance d’une meilleure vie après leur carrière.

Quel conseille avez-vous à ceux qui font et veulent faire carrière dans l’athlétisme, précisément la course ?
Il faut l’entraînement, le courage, la persévérance, l’humilité. S’ils veulent gagner, il faut qu’ils travaillent et qu’ils aient des mentors. C’est ce qui rend meilleur.
C’est une fierté de voir qu’il a quand même des athlètes talentueux comme Makman YOAGBATI qui a battu mon record du 1500 mètres. Et à chaque fois qu’on rencontre il essaie toujours d’être attentif à mes conseils et ce n’est pas pour rien qu’il fait partie des meilleurs. Le sens de l’écoute est la marque des champions.
Edem Attipoé
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