Depuis fort longtemps, le Togo a fait le choix de placer l’éducation au cœur de son développement. Une vision portée par le président du Conseil, Faure Gnassingbé, qui se concrétise notamment par la formation des enseignants à travers la réhabilitation des écoles normales de formation des professeurs d’école (ENFPE), avec pour objectif de professionnaliser durablement le métier d’enseignant.

Dans un passé lointain, les écoles normales ont souffert de l’usure du temps et de l’indifférence budgétaire. Fermées pendant plusieurs années, les ENFPE ont vu leurs murs se fissurer et leurs équipements devenir obsolètes.

En décembre 2024, le gouvernement, avec le soutien du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) et de l’Association internationale de développement (IDA), a lancé un plan de rénovation de 6 écoles (Dapaong, Mango, Sotouboua, Notsè, Adéta et Tabligbo), dans le cadre du Projet d’amélioration de la qualité et de l’équité de l’éducation de base (Paqeeb). En 6 mois, les travaux ont porté sur la maçonnerie, la menuiserie, la climatisation, la plomberie, l’assainissement, la peinture, la réhabilitation des forages et l’installation de connexions Internet.

Le résultat est énorme : des établissements entièrement remis à neuf, adaptés aux exigences pédagogiques contemporaines. Une mission conjointe des ministères de l’Économie, de l’Éducation et du Paqeeb a confirmé la qualité des ouvrages en juin 2025.  » Aujourd’hui, ces ENFPE rénovées offrent un environnement d’apprentissage digne, adapté, capable d’accueillir un plus grand nombre d’élèves-professeurs et de renforcer l’attractivité du métier d’enseignant « , indique-t-on au ministère des enseignements primaire et secondaire.

Toujours dans le cadre de la formation des enseignants, depuis novembre 2022, la durée de la formation initiale est passée de 9 mois à 2 années pleines, intégrant un apprentissage académique rigoureux couplé à une immersion pratique plus approfondie. 2 promotions ont déjà bénéficié de cette réforme, totalisant 5 125 élèves-professeurs. La première, composée de 2 579 étudiants, a été diplômée en octobre 2024, avec un taux de réussite de 100 %. La troisième vague de formation, entamée en 2024 pour s’étendre jusqu’en 2026, compte 2 228 élèves, dont 1 256 jeunes femmes, reflet de l’engagement en faveur de l’égalité des chances et de l’inclusion.

Parallèlement, l’État a accéléré le recrutement pour répondre à la demande croissante en ressources humaines qualifiées. En 2024, environ 2 550 nouveaux élèves-professeurs ont intégré les ENFPE, tandis que 4 386 enseignants fonctionnaires, dont 356 pour l’enseignement technique, ont été recrutés à travers le pays. Ces efforts portent déjà leurs fruits : la part d’enseignants volontaires, souvent précaires, est passée de 18,8 % à seulement 7 % en un an. C’est là un indicateur fort de la volonté de l’État de bâtir un corps enseignant stable, compétent et durablement installé.

La dynamique se poursuit aussi au niveau de la formation continue. En 2024, 268 formateurs spécialisés ont été recyclés pour mieux accompagner les futurs enseignants dans leur parcours. En parallèle, les programmes de formation ont été révisés, les curricula modernisés, et de nouveaux outils pédagogiques ont été introduits afin de répondre aux exigences d’un monde éducatif en constante évolution.

Il est à noter que d’autres initiatives renforcent cette dynamique : plus de 1 500 salles de classe ont été construites entre 2022 et 2023 et 1 526 autres entre 2023 et 2024. Dans la foulée, la phase 2 du Paqeeb a permis de lancer la construction de 263 classes supplémentaires, 35 blocs administratifs, 456 latrines, et la fourniture de 7 890 tables-bancs. Le projet Parec II, quant à lui, a permis la construction de 192 salles neuves, l’installation de 44 systèmes solaires, la distribution de 4 800 tables-bancs et l’accès à l’eau potable grâce à 35 nouveaux forages. Ces efforts conjoints ont permis, par exemple, une réduction drastique du ratio élèves/salle (de 140 à 70 dans certaines régions) et une baisse de 20 % du taux d’abandon scolaire.

(In LE MEDIUM n°664 du 05 au 11 Août 2025)

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