C’est dans une atmosphère saisissante, mêlant intensité rituelle et ferveur populaire, que les luttes traditionnelles Evala 2025 entament, à leur 6^ème jour, un dernier virage avec des finales dans les cantons. Hier jeudi 24 juillet, Pya a été le théâtre de la finale cantonale des luttes initiatiques Evala. Les chaudes empoignades ont eu lieu sur le mythique terrain cantonal surnommé « terrain rouge », en présence du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé. il était entouré d’une forte délégation d’autorités administratives, politiques et traditionnelles.

L’apothéose des joutes initiatiques dans le canton de Pya a réuni deux grandes coalitions de lutteurs. La coalition Akéï-Lao-Kioudè-Tchamdè était face à celle de Kadjika-Awidina-Kodah-Pittah, pour une belle démonstration.

Au terme des empoignades âprement disputées, attisées par les chants de galvanisation, les castagnettes, les flûtes et autres instruments ancestraux, ce sont les représentants de la Akéï-Lao-Kioudè-Tchamdè qui sont venus à bout de leurs adversaires.

A la fin de cette finale, une véritable marée humaine s’est spontanément formée autour du Président du Conseil pour lui exprimer sa joie, sa profonde adhésion et son attachement indéfectible aux valeurs qu’il incarne.

Cette grande finale à Pya a été le prélude à un enchaînement d’autres moments tout aussi significatifs.

Ainsi à Sarakawa, sur le terrain de l’école centrale, les jeunes Evala des cantons de Kpessidè-Kawa et Sara se sont affrontés dans la pure tradition du combat initiatique. Le même jour, dans la localité de Yaka, la confrontation entre Agbandè-Yaka Haut et Agbandè-Yaka Bas a consacré la victoire des premiers.

Présent à chacune de ces étapes, le Président du Conseil a tenu à adresser ses félicitations aux lutteurs, saluant « leur bravoure et leur fair-play dans l’arène ». Il a saisi l’occasion pour les exhorter à demeurer les vecteurs vivants de paix, de tolérance et de respect mutuel, valeurs qu’ils ont su incarner depuis le début de cette édition des Evala.

L’édition 2025 revêt une dimension particulière, en ce qu’elle inaugure un nouveau cycle quinquennal dans le calendrier liturgique kabyè, appelé « Waa Bina ». Ce moment, d’une importance capitale dans l’organisation traditionnelle, dépasse la simple dimension rituelle des luttes.

À côté des rites classiques marquant l’entrée des jeunes dans l’âge adulte, s’ajoutent les cérémonies de Kondona et de Habiyè, profondes dans leur symbolisme et lourdes de signification pour les initiés comme pour la communauté. Le Waa Bina, dans l’orthodoxie kabyè, marque une phase de renouveau spirituel, de régénération sociale et de renouvellement des alliances intergénérationnelles. Il est également l’occasion, pour les communautés, de raviver les liens du partage, de la solidarité et de la fidélité aux ancêtres.

Entre sport, rite, mémoire et fête, les luttes de Pya et d’ailleurs dessinent une fresque vivante de l’identité kabyè et, au-delà, d’un Togo fier de ses racines et résolument tourné vers la concorde nationale.

(Avec Cellule Com de la Présidence du Conseil)

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