Interpellé avec de la drogue sur l’axe Belgique-Turquie, le deuxième secrétaire de l’ambassade de RDC au Benelux, Jean de Dieu Mutebwa Mulumba, a été mis en détention en Bulgarie, en compagnie d’une Belge et d’un Bulgare.

L’avenir dira si le statut diplomatique de Jean de Dieu Mutebwa Mulumba lui sera utile pour échapper aux griffes de justices européennes. Pour l’heure, le deuxième secrétaire de l’ambassade de la RDC au Benelux – Belgique, Pays-Bas et Luxembourg –, a été arrêté, le 18 juillet, à la frontière bulgaro-turque, avant d’être placé en détention en Bulgarie. Son véhicule à plaque diplomatique belge contenait plus de 200 kg de cocaïne.

Selon les informations de l’AFP, qui a consulté le procès-verbal de l’interpellation, le 23 juillet, une ressortissante belge, veuve d’un diplomate, était également à bord du véhicule contrôlé. Les premières réactions des deux interpellés semblaient bien fragiles.

Au moment de l’arrestation, la passagère de 54 ans aurait affirmé que les cinq valises, pesant chacune 40 kg, contenaient de l’or. Si le transport de métaux précieux est légèrement moins sulfureux que celui de la drogue, cette version ne semblait guère de nature à détourner l’attention des contrôleurs…

Du Rideau de fer à Schengen

Le flagrant délit constaté, le diplomate basé à Bruxelles affirmera, lui, qu’il effectuait un voyage pour faire des emplettes pour son épouse. Il n’aurait pas eu connaissance du contenu des bagages incriminés. Une autre affirmation cultivera encore davantage la suspicion des enquêteurs. Alors que Jean de Dieu Mutebwa Mulumba n’évoquait comme destination finale que la ville de Sofia, les premiers éléments du procès-verbal indiquent qu’il a emprunté cinq fois, au cours de l’année écoulée, ce trajet vers la frontière bulgaro-turque.

Déjà du temps du Rideau de fer et du manque de devises occidentales, à l’Est, la Bulgarie occupait une position stratégique dans le trafic de la cocaïne venue d’Amérique latine, notamment sur cet axe Union européenne-Turquie.

C’est toujours le cas, au moment où le marché mondial atteint des niveaux historiquement élevés, et alors que la république de Bulgarie a rejoint, le 1er janvier, un espace Schengen où les contrôles douaniers ont cessé d’être systématiques, notamment sur les véhicules diplomatiques.

Complicité bulgare

Un autre élément semble éloigner l’hypothèse d’un périple de lèche-vitrines pour Mme Mulumba : le voyage aurait été organisé par un Bulgare de 43 ans, également interpellé. Les trois personnes arrêtées pourraient se voir infligées des peines allant jusqu’à vingt ans de prison.

Le procureur chargé de l’affaire ne souhaite pas laisser planer de doute. Ce qu’il considère comme des voyages de « mules » obéiraient à un « modus operandi bien établi », en vue de l’acheminement de cocaïne vers les grands ports d’Europe occidentale.

(Avec AFP)

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