
Le 15 juillet, l’administration Trump a annoncé avoir renvoyé cinq immigrés en situation irrégulière vers l’Eswatini (anciennement Swaziland). Cependant, aucun d’entre eux n’est originaire de ce petit pays d’Afrique australe : ils viennent en réalité du Laos, du Vietnam, du Yémen, de la Jamaïque et de Cuba.
Des « étrangers criminels »
Le ministère américain de la Sécurité intérieure affirme que ces cinq migrants sont des « étrangers criminels en situation irrégulière » que leurs pays respectifs ont refusé de reprendre.
Le ministère américain de la Sécurité intérieure a également rendu publique l’identité des cinq hommes, accompagnée de leur photo et des faits qui leur sont reprochés.
Ces migrants ont directement atterri dans les prisons de l’Eswatini. «Cinq détenus sont actuellement incarcérés dans nos établissements pénitentiaires, dans des cellules isolées », a déclaré un porte-parole du gouvernement de l’Eswatini dans un communiqué.

Il a ajouté que les autorités s’efforçaient de « faciliter le transit de ces détenus vers leur pays d’origine ».
Une monarchie absolue
Situé entre le Mozambique et l’Afrique du Sud, le royaume d’Eswatini est la seule monarchie absolue encore en place en Afrique, dirigée depuis 1986 par le roi Mswati III.
Ce pays, dans lequel les partis politiques sont interdits, fait régulièrement l’objet de critiques concernant le respect des droits humains.
Une contrepartie ?
Le gouvernement de l’Eswatini n’a pas indiqué si une contrepartie avait été versée par les États-Unis dans le cadre de ces expulsions.
Le porte-parole s’est contenté de déclarer que « chaque accord conclu l’est avec une attention et un soin méticuleux » aux « intérêts des deux nations ».

D’autres expulsions controversées vers l’Afrique
Ce n’est pas la première fois que l’administration Trump expulse des migrants en situation irrégulière vers des pays africains.
Le 4 juillet dernier, huit personnes avaient déjà été envoyées au Soudan du Sud, un pays parmi les plus pauvres du continent et ravagé par le conflit.
Une politique validée par la Cour suprême américaine
En juin, à l’issue d’un bras de fer judiciaire, la Cour suprême des États-Unis a donné son feu vert à Donald Trump pour expulser des immigrés vers des pays tiers, même s’ils n’en sont pas originaires, rapporte Le Monde.
Ainsi, huit hommes, condamnés pour des crimes violents selon les autorités américaines, ont été transférés à Djouba, la capitale du Soudan du Sud, « sous la surveillance des autorités compétentes, qui les examinent et veillent à leur sécurité et leur bien-être », a précisé le département d’État américain.

Un seul Sud-Soudanais parmi les huit hommes
Il s’agissait de deux ressortissants birmans, d’un Vietnamien, d’un Laotien, de deux Cubains, d’un Mexicain et d’un Sud-Soudanais.
Des experts de l’ONU rappellent l’interdiction d’expulser vers des pays à risque
Dans un communiqué, onze experts nommés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont réagi à ces expulsions vers le Soudan du Sud.
« Le droit international est clair : nul ne doit être envoyé où que ce soit lorsqu’il y a des motifs sérieux de croire que cette personne risque d’être soumise […] à la torture, à une disparition forcée ou à une privation arbitraire de la vie », ont déclaré ces experts, cités par l’AFP.
L’ONU doute des garanties fournies aux migrants transférés
Les experts de l’ONU ont rappelé que « les garanties diplomatiques fournies par d’autres pays concernant la sécurité des migrants transférés ne peuvent être prises pour argent comptant » et que les États-Unis ont l’obligation de « procéder à une évaluation complète, conformément à leurs obligations de non-refoulement ».

Sans effet face à la politique américaine
Début juillet, ils avaient également exhorté les autorités américaines « à s’abstenir de toute nouvelle expulsion vers des pays tiers, à garantir un accès effectif à une assistance juridique pour ceux qui risquent d’être expulsés, et à veiller à ce que toutes ces procédures soient soumises à un contrôle judiciaire indépendant ».
Un appel que Washington a manifestement choisi d’ignorer.
MSN
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