
Dans un contexte sous-régional marqué par les déplacements forcés et les tensions sécuritaires, le Togo fait figure d’exemple par son engagement humanitaire et ses actions en faveur des réfugiés et déplacés internes. À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, célébrée le 20 juin de chaque année, les autorités ont lancé une vaste campagne de consultations médicales gratuites pour plus de 2 000 réfugiés vivant dans la région des Savanes. C’est l’une des nombreuses actions initiées par le gouvernement pour le bien être de ces personnes en situation délicate.
Acte de proximité et d’humanité
L’initiative traduit une volonté affirmée de garantir un accès équitable aux services sociaux de base pour les personnes qui, fuyant les violences ou les persécutions, ont trouvé refuge sur le territoire togolais. En collaboration avec des partenaires techniques et financiers, le gouvernement œuvre ainsi pour une intégration humaine, digne et durable de ces populations.
La campagne de soins gratuits lancée dans le nord du pays se veut globale et inclusive. Elle comprend une gamme de services essentiels : consultations prénatales avec échographies obstétricales pour les femmes enceintes, consultations ophtalmologiques, prise en charge en santé mentale, dépistages du VIH, du diabète et de l’hypertension artérielle.

Le programme inclut également la vaccination de routine des enfants, le traitement de la malnutrition ainsi que la distribution de moustiquaires imprégnées. Cette réponse sanitaire, qui concerne à la fois les réfugiés et les communautés hôtes, vise à renforcer la résilience collective dans les zones d’accueil. L’objectif est double : prévenir les crises de santé publique et témoigner, par l’action, de la solidarité de l’État envers ceux qui ont tout perdu.
Au-delà des urgences sanitaires, le Togo a inscrit dans sa politique nationale des mesures ambitieuses en faveur de l’inclusion sociale des réfugiés, déplacés internes et apatrides. Le gouvernement s’est engagé à intégrer 15.000 personnes vulnérables dans les projets de protection sociale non contributive et 5.000 autres dans les dispositifs d’autonomisation économique, avec une approche sensible au genre. Sur le plan éducatif, les efforts sont tout aussi notables.
L’État garantit désormais l’accès à l’éducation de base et à l’enseignement supérieur à 8.000 enfants réfugiés et déplacés internes, dans les mêmes conditions que les enfants togolais, grâce à la simplification des procédures d’inscription et à la délivrance des documents administratifs nécessaires à la scolarisation.
Avec près de 33.000 réfugiés et demandeurs d’asile vivant sur son territoire, le Togo démontre qu’au-delà des discours, la solidarité est un principe actif de gouvernance. En octobre 2024, plus de 12 688 ménages vulnérables, représentant environ 63.440 personnes, avaient déjà bénéficié de kits alimentaires et nutritionnels dans les zones d’accueil, dans le cadre de la 3ᵉ phase du programme CNAR-PAM. Cet effort multisectoriel renforce la position du pays en tant que terre d’hospitalité et d’inclusion. Il traduit aussi une conception moderne de la gouvernance humanitaire, où chaque réfugié est vu non comme un fardeau, mais comme un acteur potentiel du développement local.

Un arsenal juridique contre l’apatridie
Conscient de l’enjeu que représente l’apatridie, notamment chez les enfants nés de parents étrangers, le Togo a engagé une révision en profondeur de son Code de la nationalité. Le nouveau texte prévoit l’attribution de la nationalité togolaise aux enfants nés sur le territoire national de parents étrangers, afin de prévenir toute situation d’apatridie à la naissance.
Autre avancée majeure : la suppression de toute possibilité de déchéance de nationalité si cela devait entraîner l’apatridie. Ce renforcement du cadre juridique découle de la ratification, par le Togo, de la Convention des Nations Unies sur la réduction des cas d’apatridie, consolidant ainsi son rôle de pionnier dans la sous-région.
L’engagement du Togo est salué à l’international. En juin 2025, le pays a été désigné comme l’un des 4 bénéficiaires d’un financement de plus de 6,5 milliards de francs CFA de l’Union européenne, dans le cadre de l’initiative régionale Unité. Le but est de soutenir les populations déplacées fuyant les violences du Sahel, principalement du Burkina Faso, et d’aider les communautés hôtes à absorber cet afflux. Ce projet, mis en œuvre par le HCR, l’OIM, l’Unicef et le PAM sur une période de deux ans, permettra d’améliorer l’accès à l’éducation, aux soins de santé, au logement, aux activités génératrices de revenus et au renforcement de la sécurité alimentaire. L’ambition est claire : faire de l’humanitaire un levier de développement durable.
Le vendredi 04 juillet 2025, la réunion ministérielle relative au dialogue régional sur la sécurité nationale et la protection des réfugiés a abouti à l’adoption et à la signature de la « Déclaration de Lomé » sur la sécurité nationale et la protection des réfugiés, fruit d’un processus de dialogue concerté et continu entamé depuis plus d’un an par cinq pays notamment, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo sur des thématiques variées touchant aux déplacements forcés.

Selon le ministre de la Sécurité et de la Protection civile du Togo, Calixte Madjoulba, depuis 2012, la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel a entraîné le déplacement forcé de plus de 4 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et du Centre, engendrant d’importants déplacements internes ainsi que des mouvements de réfugiés vers les pays voisins.
Si les premiers flux sont demeurés essentiellement sous-régionaux, la situation au Burkina Faso, à partir de 2021, avait provoqué des mouvements de réfugiés et de demandeurs d’asile vers le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana, et qu’à la fin du mois de mars 2025, on recensait environ 154.200 arrivées dans ces 4 pays, auxquels s’ajoutent plus de 19.000 personnes déplacées à l’intérieur des territoires béninois et togolais.
(In LE MEDIUM n°660 du 08 au 14 juillet 2025)
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