Du 02 au 04 juin 2025 se tient à Lomé, un Symposium de la Cedeao sur la sécurité humaine et les mécanismes nationaux d’Alerte précoce et de réponse en Afrique de l’Ouest. Après une décennie de mise en œuvre du Mécanisme national d’Alerte précoce et de réponse rapide dans les États membres de la communauté, l’heure est venue d’évaluer le chemin parcouru, afin de renforcer les acquis et redéfinir de nouveaux objectifs pour les années futures. Les travaux ont été présidés par le ministre-ambassadeur Calixte Batossie Madjolba, en charge de la Sécurité et de la protection civile, en présence de la Vice-Présidente de la Commission de la Cedeao, Mme Damtien Tchintchibidja, et d’autres sommités.

Dans le cadre de de la célébration du cinquantenaire de la Cedeao, un symposium sur la sécurité humaine et les mécanismes nationaux d’Alerte précoce et de réponse en Afrique de l’Ouest, se tient, du 2 au 4 juin 2025, dans la capitale togolaise. Organisé par la Commission de la Cedeao, ces assises de Lomé sont une occasion, pour les experts en sécurités des pays de la Communauté, de faire le point du chemin parcours dans l’optique de ficeler un nouvel encrage en matière de sécurité dans l’espace communautaire.

Durant trois jours, les participants ont fait le bilan de la mise en œuvre du mécanisme d’Alerte précoce et de réponse rapide, interrogé les instruments juridiques et réglementations pour formuler des recommandations en vue de son amélioration. Ils ont, en outre, déterminé de nouveaux seuils et objectifs la prochaine décennie, ceci en prenant en compte le contexte socio-politique, sécuritaire et humain actuel de la sous-région. Le symposium de Lomé devra aboutir à une Déclaration sur une stratégie régionale en matière de sécurité humaine en Afrique de l’Ouest.

A l’ouverture des travaux de cette rencontre, l’ambassadeur Calixte Batossie Madjoulba a insisté sur l’importance de la sécurité humaine, entendue comme la sécurité des personnes dans toutes ses dimensions (sécurité personnelle, communautaire, alimentaire, sanitaire, économique, environnementale et politique), avant de préciser que « l’alerte précoce n’est pas qu’un dispositif technique, c’est avant tout une promesse, celle de ne plus jamais être pris de court par la violence ou la catastrophe, celle de sauver des vies en agissant à temps… ». « Il nous faut bâtir une Cedeao capable d’anticiper et de répondre efficacement aux crises, en complément de l’intégration économique. Ensemble, réaffirmons notre ambition d’une Afrique de l’Ouest pacifique, solidaire et tournée vers un avenir meilleur », a-t-il martelé, appelant à une action collégiale et réfléchie.

En sa qualité de Responsable Principale du Département de l’Alerte Précoce de la Cedeao, la Vice-Présidente Damtien Tchintchibidja a, au nom du Président Omar Alieu Touay, exprimé les profondes gratitudes de la Commission de la Cedeao aux plus hautes autorités togolaises, pour leur hospitalité et leur engagement constant au service de l’intégration régionale. Elle est revenue sur les principales réalisations du système d’alerte précoce de la Cedeao, notamment la collaboration systématique avec les organisations de la société civile, l’intégration d’un Système d’Information Géographique (SIG) et de la dimension du genre, etc.

« Entre 2022 et 2025, plus de 54.000 rapports d’évènements et 5.992 rapports de situation liés à la Sécurité humaine ont été collectés dans le Système d’Alerte Précoce et de réponse de la Cedeao… », a-t-elle souligné, tout en précisant que le rendez-vous de Lomé « est une opportunité d’évaluer le chemin parcouru par les centres nationaux, de proposer des stratégies pour renforcer les acquis et corriger les erreurs mais également de définir une feuille de route pour les prochaines années ».

Mais, prévient-elle, « il est nécessaire de changer de paradigme, dans la pratique, d’une approche principalement descendante, qui n’est pas toujours durable, à une approche centrée sur les personnes, dirigée par la communauté, fondée sur les capacités et l’appropriation au sein des communautés ».

Notons que le mode de fonctionnement du Système d’alerte précoce de l’espace Cedeao est établi en vertu du Traité révisé de 1993 et du Protocole de 1999. Il compte, à ce jour, huit centres opérationnels répartis dans les États membres, et quatre autres en cours de création. Des observateurs de la Cedeao sur le terrain collectent des données sur 55 indicateurs régionaux de paix et de sécurité prédéfinis et 42 types d’événements, pour en établir u rapport ECOWARN.

Ce rapport analytique couvre ainsi « cinq secteurs critiques : gouvernance et droits de l’homme, sécurité et extrémisme violent, criminalité, santé et environnement », selon les experts. Ceci permet de suivre, de très près, les menaces émergentes, identifier les tendances et formuler ainsi des recommandations concrètes à la hiérarchie pour des mesures idoines.

JPB

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