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Au mois de Mars dernier, le ministère de l’Economie et des finances a rendu public le document de Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen Terme (SDMT), qui rend compte de la mise en œuvre de la SDMT pour l’année 2024. Il donne une composition préférable du portefeuille de la dette, qui minimise les coûts et risques en tenant compte de divers paramètres pour la période 2024-2026, aux premiers rangs desquels la préservation de la soutenabilité de la dette.

A en croire le document de la SDMT, en 2024 l’encours de la dette de l’Administration centrale budgétaire à fin décembre 2024 se chiffre à 4 217,73 milliards de FCFA, soit 69,16% du PIB contre 3 707,84 milliards de FCFA, soit 66,65% du PIB à fin décembre 2023. Au 31 décembre 2024, la dette intérieure se chiffre à 2 432,56 milliards de FCFA et représente 57,7% de la dette totale, soit 39,89% du PIB. La dette extérieure se chiffre à 1 785,17 milliards de FCFA et représente 42,3% de la dette totale, soit 29,27% du PIB. La part de la dette auprès des partenaires multilatéraux s’élève à 1 127,66 milliards FCFA. Elle représente 26,74% de la dette totale et 18,49% du PIB.

On y lit que le portefeuille de la dette publique est moins exposé au risque de taux de change qu’en 2023. En effet, il est composé de 67,95% de dettes libellées en FCFA et de 19,68% de dette en Euro, soit 87,63% de dette non fluctuante et 12,37% de dette exposée aux fluctuations de taux de change. La maturité moyenne du portefeuille ressort à 6,67 ans à fin décembre 2024 contre 6,45 ans à fin décembre 2023 en lien avec le rallongement de la maturité moyenne de la dette extérieure. La maturité moyenne de la dette intérieure s’est considérablement réduite en lien avec la forte proportion des Bons du Trésor. Elle est passée 4,88 ans en 2023 à 4,02 ans en 2024. Celle de la dette extérieure est passée de 8,93 ans en 2023 à 10,28 ans en 202.

Selon le ministère de l’économie et des finances, le coût moyen du portefeuille exprimé en taux d’intérêt implicite est en légère hausse en 2024, et ressort à 4,14% à fin décembre 2024 après 3,79 % à fin décembre 2023. Cette augmentation du coût moyen pondéré de la dette publique est due au renchérissement du coût des financements sur le marché financier régional. Le risque de refixation des taux d’intérêts est modéré compte tenu de la forte proportion de dette à taux fixe, soit 98,28% et d’une faible proportion de dette à court terme (6,89%) dans le portefeuille.

Le risque de refinancement et le risque de taux d’intérêt (définis en Tableau 3) proviennent principalement de la dette intérieure qui est composée essentiellement des obligations assimilables du Trésor par adjudications (OAT) à moyen et long termes et de la forte mobilisation des bons du Trésor. Orientations retenues pour la SDMT 2024-2026 Les projections des variables macro-budgétaires, des taux de change et d’intérêt et les sources de financement ont permis d’analyser les arbitrages coût-risque de différentes stratégies de financement. En dehors de la stratégie courante, trois (03) stratégies alternatives sont ainsi évaluées afin d’aboutir à la stratégie optimale à mettre en œuvre. Chaque stratégie, avec différentes compositions de nouveaux emprunts, est appréciée sous des hypothèses macroéconomiques et de variations de taux d’intérêt et de taux de change.

La mise à jour de la SDMT a été effectuée en tenant compte des orientations stratégiques suivantes : 1- Maîtriser et réduire les risques encourus : (i) réduction de l’exposition de la dette publique aux risques de refinancement, via le rallongement de la maturité moyenne du portefeuille de la dette publique et (ii) le recours à davantage de dette concessionnelle pour maîtriser la charge de la dette. 2- Rééquilibrer le portefeuille de dette vers davantage de dette extérieure : recourir plus largement à des instruments de dette extérieure pour atteindre au moins la parité de la composition entre dette intérieure et extérieure à l’horizon 2026.

La stratégie optimale retenue répond aux objectifs de la SDMT en : priorisant l’augmentation de la dette extérieure afin de réduire davantage le risque de refinancement, en complément du recours à la dette levée sur le marché régional à des maturités comprises entre 1 et 10 ans afin de satisfaire les besoins de financement ; mettant l’accent sur la mobilisation d’emprunts extérieurs concessionnels, qui seront complétés par des emprunts commerciaux bénéficiant de mécanismes de rehaussement de crédit et une Obligation internationale à composante Environnementale, Sociale et de Genre (ESG) d’une maturité de 20 ans dont 5 ans de différé avec la garantie partielle de la BAD ; utilisant la garantie de la MIGA pour les importations stratégiques de court terme ; améliorant les indicateurs de coût et de risque de la dette à horizon 2026 : la maturité de la dette extérieure devrait se rallonger progressivement pour atteindre 11,6 ans en 2026, permettant de rallonger la maturité moyenne du portefeuille à 8,1 ans ;  le coût de la dette sera maitrisé, avec un taux d’intérêt moyen qui se situerait dans les limites de 4,4 % en 2026 ; la part de la dette extérieure se situerait à 55% en 2026.

Enfin, il convient de noter que la stratégie d’endettement, à elle seule, ne suffit pas pour assurer un niveau d’endettement public stable pour l’Etat. Tout accroissement du déficit primaire entraine une augmentation de la dette. Aussi, la réalisation de la présente stratégie nécessite la poursuite d’une politique budgétaire rigoureuse en matière de dépenses mais surtout l’intensification des efforts dans l’amélioration du taux de recouvrement des recettes afin d’accroître la capacité financière de l’Etat.

KOUDJOUKABALO (In LE MEDIUM n°627 du 06 au 12 Mai 2025)

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