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Rien ne va au Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics (LNBTP). Cet Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), placé sous la direction générale des Travaux publics, traverse une période des plus sombres. En effet, les agents de cette société d’Etat tirent le diable par la queue, du fait d’une gestion peu orthodoxe. Et pourtant la structure, selon des sources concordantes, fait des recettes au vu des chantiers à son actif, notamment au Togo, au Bénin, en Côte d’Ivoire… bref dans la sous-région. Excédés, et face à l’échec des multiples tentatives de règlement de la situation, un préavis de grève de 48h (les 15 et 16 janvier 2025) a été déposé le 30 décembre 2024, sur la table de la Direction générale. Et comme de coutume, cette démarche a été étouffée dans l’œuf, donc avortée.

Créé en 1978, le Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics, (LNBTP), un EPIC, doté d’une autonomie de gestion. Cette société d’Etat, depuis 03 octobre 1991, est sous tutelle Technique du Ministère des Travaux publics. La tutelle de contrôle de gestion revient au ministère de l’Economie, des Finances.

Au plan organisationnel, le Laboratoire est administré par la Direction générale, le Conseil de surveillance, et le Conseil d’administration. Il est « habilité à effectuer toutes les opérations de crédit bancaires nécessaires à ses activités », indique le Journal Officiel de la République Togolaise.

Sauf que depuis quelques années déjà, le LNBTP se révèle être un cas d’école, une structure entièrement à part.

Que se passe-t-il en réalité ?

Selon les indiscrétions, la situation de précarité du personnel du LNBTP remonte aux années 2014. Et depuis, la Direction générale éprouve des difficultés à honorer ses engagements vis-à-vis de ses employés. Cette situation a poussé les délégués syndicaux et du personnel du LNBTP à entrer plusieurs fois en discussion avec la Direction générale. Mais à chaque fois, la situation n’a guère évolué.

Le 30 décembre dernier, les délégués syndicaux et du personnel ont décidé de durcir le ton, en introduisant un préavis de grève de 48 h (les 15 et 16 janvier prochain). Ce qui n’a inquiété outre mesure la Direction.

Au titre des griefs portées contre la Direction générale :

« – une situation d’arriérés persistante de salaire depuis 2014 et les mauvaises conditions de travail pour le personnel ;

– le non-paiement des primes de départ à la retraite avec pour corolaire la dégradation de la santé des agents admis à la retraite ou mis à la retraite anticipée ;

– la mauvaise gestion des entrées financières par la Direction générale entrainant l’indisponibilité des fonds pour payer même les salaires, ceci malgré les multiples efforts de la hiérarchie pour faire accroitre le chiffre d’affaires de la société ;

– le non-versement des prélèvements à la CNSS, entrainant un blocage du paiement des allocations aux ayants-droits ;

– le non-versement des cotisations à l’AMU et à la CNSS, ce qui peut entrainer la rupture de la couverture sanitaire aux personnels et aux ayants-droits ;

– la non effectivité des recommandations de l’Inspection du Travail et des lois sociales, qui se justifie par le blocage des avancements en échelon du personnel ;

– le blocage du rapport financier de la MESEL (Mutuelle…) par la Direction générale, etc. », soulignent les délégués syndicaux et du personnel du Laboratoire.

Tout en faisant noter que ces points cités plus haut, « ont toujours fait l’objet de discussion depuis 2017, à plusieurs reprises, entre la direction générale, les délégués, l’inspection du travail, le président du conseil d’administration, et le ministère des Travaux publics », les délégués vont plus loin et posent des exigences, notamment :

« – Une prime de retard de salaire fixée à 25% du salaire brut pour dédommages créés au personnel et remboursement des pénalités des prêts aux institutions bancaires ;

– le départ du Directeur général ;

– le renouvellement du bureau conseil d’administration ;

– le remplacement du Directeur administratif et financier ; etc. ».

Aux dernières nouvelles, il a suffi d’une séance de travail tripartite, en date du 06 janvier 2025, entre la Direction générale, des représentants de l’inspection du travail, et des délégués syndicaux, pour étouffer ce mouvement d’humeur, légitime d’ailleurs.

A noter que lors de cette rencontre, le DG du LNBTP a, vu la délicatesse de la situation, accepté se rabaisser en faisant des concessions. Sur les sept point abordés, il a pris l’engagement de mieux faire, notamment respecté le paiement des salaires par rapport aux dispositions en vigueur ; le déblocage des avancements des agents ; le versement des cotisations à l’AMU et à la CNSS afin de faire profiter l’assurance maladie aux ayants-droits ; le paiement des indemnités de départ à la retraite ; etc. bref, un chapelet de bonnes intentions, qui ont, une fois de plus, poussé les délégués syndicaux à lever, in extremis, le mot d’ordre de grève, avec l’espoir que la Direction générale va honorer ses divers engagements…

Commentaire

D’après nos recoupements, la boîte serait dirigée de main de fer par Monsieur Tchamdja Bawubadi Malaki, depuis 2014. Depuis qu’il a atterri au LNBTP, il ferait des pieds et des mains pour se maintenir à ce poste au prix d’énormes sacrifices, que seul Dieu sait.

Comment comprendre qu’une entreprise autonome financièrement, qui a des chantiers au Togo, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, et au Gabon, ne puisse pas tenir une comptabilité rigoureuse, au point de croupir sur des dettes ?

Cette situation a été préjudiciable aux agents qui, pour un léger souci de santé, finir par se retrouver entre quatre bois. C’est l’exemple d’un ouvrier spécialisé, dont on tait le nom, qui s’est écrouler un beau matin au service. Ce dernier, selon les témoignages, n’arrivaient pas à avoir du moins deux repas par jour, parce qu’il était toujours contractuel après 14 ans de service.

Le ministre des Travaux publics, Sani Yaya est, ici, interpelé afin de mettre fin à cette pagaille organisée au LNBTP.

Cette société d’Etat est, à n’en point douter, une poudrière qui risque de ternir, non seulement l’image du pays -vu les chantiers exécutés à l’extérieur du pays, mais aussi éteindre le fleuron des au Togo.

JPB

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