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En marge de la cérémonie commémorative du vingtième anniversaire de la création de l’Instance Equité et Réconciliation, sous le thème « les Processus de justice transitionnelle : pour des réformes durables », un Symposium international sur la ‘’Justice transitionnelle’’ se tient, depuis vendredi 06 décembre dernier à Rabat. A ce Symposium placé sous Son Patronage, Sa Majesté le Roi Mohammed Vi, que Dieu Le glorifie, a adressé un message aux participants.

Dans Son Message, le Souverain a d’abord rappelé que cet « événement marquant » donne l’occasion de « souligner à nouveau l’importance et la pertinence de cette étape cruciale dans la transformation démocratique et la dynamique de développement de notre pays. Pilier essentiel de la construction et de la transition démocratiques, l’Instance Equité et Réconciliation a concouru à la consolidation de l’Etat de droit et des institutions et à la protection des libertés ».

Tout en soulignant que ce « symposium est l’occasion de saluer les acquis accumulés par notre pays dans le cadre du processus national de justice transitionnelle, lui-même issu d’une approche visionnaire, réfléchie, soucieuse de transparence et d’objectivité », Sa majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, note qu’il était temps « d’éclairer les générations présentes et futures sur les réformes et les réconciliations menées à bonne fin par le Royaume du Maroc (…) entreprise selon une logique cumulative et dans un esprit de concorde et d’audace, ces actions ont rendu possible une lecture décomplexée de notre histoire et de notre passé et l’ont libérée de tout sentiment d’infériorité ».

Et dans ce sens, la création, en toute souveraineté, de « l’Instance Equité et Réconciliation pour succéder à l’Instance indépendante d’arbitrage chargée de l’indemnisation des victimes de disparition forcée et de détention arbitraire, une structure mise en place par Notre Vénéré Père, feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait son âme. De plus, elle s’inscrivait au cœur d’une dynamique volontariste de gestion des affaires publiques, s’inspirant d’un nouveau concept de l’autorité et faisant prévaloir le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes pour les institutions. L’enjeu ultime n’était autre que la préservation de la dignité de tous les Marocains », a souligné SM le Roi.

Cette dynamique qui a permis « une réconciliation nationale pleinement retrouvée et la correction des violations du passé », puisque « dans un élan prémonitoire, les Marocains, tant l’Etat que la société, ont saisi la logique des mutations profondes à l’œuvre dans le monde de la fin des années quatre-vingts du siècle passé. Corrélativement, ils ont perçu l’intérêt d’inscrire les valeurs démocratiques et les principes des droits de l’Homme au cœur des choix politiques stratégiques », a soutenu le Souverain.

« Grâce à cette expérience, qui a été largement et fortement saluée à l’international, le Maroc a joué un rôle précurseur en introduisant le concept de justice transitionnelle dans son environnement arabe et africain, et en le relayant de façon retentissante dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord », a souligné Sa Majesté le Roi.

Et le Souverain d’ajouter que ce modèle de justice transitionnelle adopté par le Maroc « s’est solidement construit autour d’un ensemble de considérations, pour certaines, historiques dans la mesure où elles puisent dans la spécificité de la personnalité marocaine, pour d’autres, géographiques et territoriales », tout en insistant sur le fait que ce choix avait pour premier objectif « de focaliser l’intérêt sur toutes les victimes, tous backgrounds et toutes obédiences confondues, et d’examiner l’ensemble des atteintes aux droits de l’Homme, perpétrées depuis les premières années de l’Indépendance jusqu’à la date de création de l’Instance Equité et Réconciliation ».

Cela a ainsi permis « d’identifier et d’analyser chaque type de violation que notre pays a connu dans le passé, indépendamment de sa nature et de son ampleur », a-t-Il martelé, expliquant que des « investigations et des enquêtes de terrain » ayant débouché sur des « auditions publiques », ont permis « de recueillir les témoignages nécessaires à l’établissement de la vérité, de réparer les préjudices individuels et collectifs », ceci dans « le respect de l’Approche genre, ce travail visait in fine à réconcilier le peuple marocain avec son passé ».

Cette expérience marocaine qui requiert l’implication de toutes les sensibilités de la société civile, a permis d’ouvrir l’espace public « aux débats de société sur les différentes réformes et les questions de fond intéressant l’opinion publique nationale », et plus encore, a « favorisé une prise de conscience collective fortement cristallisé autour de la lutte contre les atteintes aux droits de l’Homme », a rappelé le Souverain.

Sa Majesté le Roi relève que dans cette perspective, et à la faveur des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation formulées, « Nous avons tenu à ce que soit reflétée dans la Constitution, les lois et les politiques publiques, l’acception la plus large des droits de l’Homme, qui recouvre tout à la fois les aspects politique, environnemental, économique, social et culturel » et «  créé les institutions et les mécanismes constitutionnels nécessaires à la protection des droits humains dans leurs multiples dimensions ».

« Aujourd’hui, le monde, à travers la voix d’observateurs impartiaux, rend témoignage des fruits du modèle de développement qui est à l’œuvre dans nos Provinces du Sud, et qui se veut en accord total avec l’idéal de solidarité, de complémentarité et de justice spatiale prévalant entre les différentes régions du Royaume », témoigne le Souverain.

Tout en invitant « les séances de délibération autour des sujets à l’ordre du jour puissent mettre en évidence les meilleures pratiques issues des expériences de pays comme le Maroc, notamment les synergies établies entre les processus de justice transitionnelle et les réformes législatives, institutionnelles et constitutionnelles, ainsi que la complémentarité des rôles dévolus aux parlements, aux acteurs institutionnels et à la société civile en appui à la mise en œuvre des recommandations des instances de justice transitionnelle », SM le Roi dit être persuadé que cet « important symposium sera l’occasion de voir dans quelle mesure les processus de justice transitionnelle ont permis d’opérer une rupture avec les violations des droits de l’Homme et de quelle manière les recommandations issues de ces processus ont été appliquées ».

« (…) Nous avons bon espoir que vous saurez, à travers vos débats et vos analyses, accorder à l’expérience marocaine la place éminente qui lui échoit, étant donné qu’elle représente un trait distinctif de notre histoire politique contemporaine, laquelle puise ses fondements dans l’ancrage séculaire de l’État marocain », a conclu le Souverain.

MC

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