Au Togo, les utilisateurs de la téléphonie mobile ne sont plus en sécurité. Les hommes et femmes mal intentionnés ont envahi frauduleusement les réseaux de la téléphonie Togocom et Moov Afrika, et ne cessent d’anarquer au quotidien d’honnêtes et paisibles populations. Cette situation qui prend de l’ampleur, au jour le jour sous diverses formes, devient inquiétante et suscite la recherche des vrais auteurs de ces actes inciviques. Cependant, la plupart des plaintes des victimes auprès de ces opérateurs de téléphonie se sont soldées par des échecs pour manque de traçabilité de l’identité des propriétaires des numéros utilisés.

Ils sont nombreux, les partenaires du réseau Moov Afrika et Togocom à succomber aux stratagèmes des escrocs qui utilisent les numéros de ces opérateurs de communication pour leur soutirer frauduleusement de l’argent. Ces victimes qui sont généralement des abonnés et surtout des partenaires commerciaux de transfert crédit, Flooz et Tmoney sont souvent piégés à travers, des SMS, des coups de fil, et de faux transferts de crédit ou d’argent.

Le marché de la téléphonie mobile au Togo, comme dans la plupart des pays de la sous-région, est en plein essor. Plus de 90%  des Togolais de 17 ans et plus  utilisent le téléphone mobile au Togo.

Cette croissance du marché de la téléphonie mobile attire aussi les escrocs qui ne manquent pas d’imagination pour s’organiser en gang pour arnaquer via le téléphone portable.

En effet, l’arnaque par téléphone, comme l’arnaque internet, s’est beaucoup développée ces dernières années au Togo, notamment avec l’utilisation massive du téléphone portable et le développement du payement mobile. Pour contrecarrer ce phénomène, le gouvernement avait, dans sa politique de prévention, exigé l’enregistrement des numéros téléphoniques des clients grâce à leur pièce d’identité, ceci avant toute utilisation des numéros et quel que soit l’opérateur. Cela devait protéger les clients et aussi faciliter les enquêtes et investigations en cas de vol, d’arnaques, de terrorisme, etc. Une anticipation du gouvernement qui était très appréciée et saluée. Mais de nos jours, force est de constater que certaines personnes continuent d’utiliser les kits téléphoniques sans être identifiés. Une situation qui ouvre grandement la voie à l’arnaque et toute forme d’escroquerie. 

Face à la situation, les utilisateurs taxent certains employés de société de téléphonie mobile de complicité avec les arnaqueurs. Ainsi depuis quelques années, des escrocs ont trouvé de nouveaux moyens de soustraire de l’argent aux plus crédules avec un simple coup de fil ou de message en demandant à leurs interlocuteurs d’envoyer de l’argent à travers le payement mobile pour une affaire qui n’existe que dans l’imaginaire. Les arnaqueurs composent un numéro, probablement de façon aléatoire. Une fois qu’ils ont un interlocuteur au bout du fil, ils jouent sur sa psychologie, invoquant des faits imaginaires, mais suffisamment troublants pour l’amener à tomber dans leur piège.

Depuis plus d’une semaine, plusieurs personnes reçoivent sur leurs portables des messages (SMS) d’annonce d’un gain ou d’un emploi : « c’est le secrétariat de telle société, prière, appelez pour le dossier que vous avez déposé pour les formalités de votre emploi ». L’œuvre des personnes qui sont prêtes à tout pour avoir de l’argent. Et bien d’autres techniques existent et qui n’épargnent personne. Devant ces faits, malgré que les opérateurs de téléphonie mobile et l’administration des services publics et privés aux noms desquels ces escrocs disent opérer souvent, affichent leur innocence, les utilisateurs ne doutent pas de la complicité de certains employés de ces sociétés avec les arnaqueurs.

Outre le problème de l’identification des numéros, se trouve aussi celui de la lourdeur et la complexité des procédures auprès des opérateurs de téléphonie mobile ou des forces de sécurité, pour démanteler ces réseaux mafieux. Car, même  pour accéder aux comptes des fraudeurs dont les numéros sont identifiés, il va falloir avoir l’autorisation au préalable du Procureur de la République. Pendant ce temps, les voleurs vont retirer l’argent des comptes et changent aussitôt de numéro. Et ça repart de plus belle…

L’on se demande à quoi servent finalement les opérations d’enregistrement et d’identification des numéros de téléphone. Avec la menace terroriste à laquelle le Togo fait face depuis deux ans, il faudrait que des mesures étatiques draconiennes soient prises pour que l’acquisition de chaque puce électronique passe par un processus d’authentification strict. Aussi, faut-il que l’Etat prenne des dispositions idoines pour déverrouiller et alléger les procédures de démantèlement de ‘’ces malfrats’’ auprès des opérateurs de téléphonie mobile, de concert avec les forces de sécurité.

 Daniel A. (In CHRONIQUE DE LA SEMAINE n°685 du 23 Février 2023)

@macite.info

E-mail : maciteinfo@gmail.com; bawela1@gmail.com

Pour vos annonces, (publi)reportages, etc., joignez nous au (00228)91515309/79872224 www.macite.info, L’information, la bonne !